Une interview qui promet de faire beaucoup parler en Espagne. Celle que vient d'accorder l'éminent historien espagnol, Serafín Fanjul, au magazine "Actuell", au sujet notamment de "l'avenir" de Sebta et Melilla. A la question de savoir si les deux villes finiront par redevenir marocaines, M. Fanjul, un parfait arabisant, répond: "Je ne sais pas si je le verrai; mais il arrivera un moment où la population de Ceuta et Melilla sera surtout musulmane, obéissante au roi du Maroc, parce que c'est son chef religieux (Emir Al Muminin, c'est le chef des croyants)", a-t-il indiqué.
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"Il est très possible que nous les perdions", a-t-il estimé, invoquant à l'appui de sa "prévision" deux arguments de taille. "La pression démographique du Maroc est claire", a-t-il d'abord avancé, en référence au flux migratoire se faisant à partir du nord du Maroc vers les deux présides occupés. "Mais il y a eu beaucoup de négligence de la part de l'Espagne, qui a fermé les yeux et a permis aux Marocains de s'établir, de devenir Espagnols. Et ce n'est pas à partir de maintenant. C'est un long processus dans le temps", a-t-il ensuite argué.
Sur le point de savoir si l'OTAN interviendrait aux côtés de l'Espagne, en cas d'"attaque marocaine" pour récupérer Sebta et Melilla, l'historien répond: "Ne vous attendez pas à ce que l'Alliance Atlantique fasse n'importe quoi". "S'il y a une attaque nucléaire contre Séville, il est possible que l'OTAN publie une déclaration de condamnation, mais n'attendons pas que l'OTAN fasse quelque chose si le Maroc attaque Ceuta, par exemple", a-t-il insisté.