A l’approche des échéances électorales et dans la course pour l’obtention des accréditations entre les barons des élections, plusieurs dirigeants du PAM ont déclaré la guerre au secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi, l’accusant d’avoir transformé le parti en «épicerie électorale». Le communiqué incendiaire qui incrimine la direction du parti est signé par des personnalités connues du PAM comme les parlementaires Hicham El M’hajri, Ibtissam Azzaoui, Mohamed Aboudrar, ainsi que les membres de l’ancien bureau politique Jamal Chichaoui et Samir Belfkih. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du 26 octobre, que ces opposants soulignent que l’inconstance que connaît le parti est la conséquence directe des scènes chaotiques qui ont émaillé le quatrième congrès national.
Des agissements, poursuivent-ils, qui ont terni l’image de la scène partisane et démocratique du pays en transformant le PAM «non seulement en épicerie électorale mais en marchand partisan ambulant». Du coup, ajoute le communiqué, l’action démocratique partisane est réduite à un bouclage insidieux de la question électorale puisqu’elle se focalise sur la seule réforme des lois électorales. Cette gestion catastrophique, poursuivent les mêmes signataires, a mis le PAM dans une position où il est en violation totale des dispositions de la loi organique relative aux partis politiques, notamment dans ses articles 25 et 29.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que les membres de ce mouvement correctif ont appelé à la nécessité de faire prévaloir les principes de la démocratie dans l’occupation des postes de responsabilité. Le parti, ajoute le communiqué, vit une situation anormale car toutes les décisions prises par ce bureau politique, qui n’a pas été élu par la Conseil national, ne sont que des positions personnelles qui ne représentent aucunement l’histoire et la structure génétique du PAM.
Encore faut-il préciser, martèlent les mêmes signataires, que «la direction actuelle du parti est composée de certains personnages bannis, notamment après les soupçons d’existence de fraude dans des documents les concernant». Les réfractaires se font encore plus virulents quand ils évoquent l’incursion du pouvoir transrégional de «l’argent et des affaires dans la colonne vertébrale du parti». Ce faisant, ils tirent la sonnette d’alarme sur les dérives dangereuses de la direction du parti et annoncent la création d’un mouvement correctif pour remettre le PAM sur les rails de la démocratie.