Après des investigations qui ont duré plusieurs mois, la police espagnole a réussi à démanteler un réseau de trafiquants qui a permis à plus de 3.000 Marocains d’obtenir la nationalité espagnole. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 3 mars, que les services de sécurité ont interpellé 18 individus appartenant à ce réseau. L’enquête préliminaire a montré que les membres de cette bande utilisaient des documents falsifiés pour permettre à des Marocains d’origine sahraouie d’être naturalisés espagnols. Les médias espagnols soulignent que ce trafic avait commencé, il y a quelques années, avec la création d’un cabinet d’avocats.
Ce cabinet a fait l’objet d’une enquête judiciaire qui a révélé l’identité de plusieurs membres de ce réseau, dont des Marocains. Les investigations de la police ont permis de découvrir que ce cabinet d’avocats traitait, à Grenade, 90% des demandes présentées par les immigrés pour régulariser leur situation. Ce réseau de trafiquants a profité des facilités accordées par l’Espagne en faveur des descendants des Sahraouis ayant vécu dans les provinces du sud marocaines (dans les années 50 et 60) pour leur obtenir la nationalité espagnole.
Le quotidien ajoute que les membres de ce réseau n’hésitaient pas à délivrer à leurs «clients» un récépissé prouvant qu’ils percevaient une pension de retraite du ministère de la défense espagnole en tant qu’anciens soldats dans l’armée espagnole pendant la période de colonisation. L’enquête de la police a montré, par ailleurs, que le cabinet d’avocats, qui s’adonnait à ce trafic dans plusieurs villes d’Espagne, percevait entre 4.000 et 12.000 euros pour chaque dossier de naturalisation. Les services de sécurité espagnols ont indiqué qu’ils poursuivaient leurs investigations pour déterminer les ramifications de ce réseau criminel et interpeller d’éventuels complices.