Les syndicats ont vivement critiqué la décision du gouvernement d’interdire les célébrations de la fête du Travail du 1er mai pour cause de pandémie. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 30 avril, que les centrales estiment que l’Exécutif utilise la crise épidémiologique comme alibi pour piétiner les droits de la classe ouvrière et porter atteinte aux libertés syndicales.
C’est ainsi que le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik, s’est exprimé sur ce sujet en refusant que le gouvernement exploite la situation épidémiologique pour geler le dialogue social. C’est le contraire, ajoute-t-il, qu’il faut faire en pareille circonstance en négociant avec les syndicats pour préserver les droits des travailleurs et la paix sociale.
Le patron de l’UMT déplore que le chef du gouvernement ait renié son engagement d’organiser annuellement deux rounds de dialogue social. Du coup, il enchaine: «Le secrétariat national va se réunir pour prendre des décisions afin de répondre à l’intransigeance du gouvernement, son indifférence envers les syndicats et le gel du dialogue social. Nous refusons que le gouvernement profite de la crise épidémiologique pour faire passer des décisions et des lois, voire des plans sociaux qui visent les acquis sociaux des travailleurs». Ce faisant, l’UTM a, dans un communiqué, avisé ses adhérents que la célébration du 1er mai, cette année, se fera via la technique de la vidéoconférence tout en les appelant à être interactifs à travers sa page Facebook officielle.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que pour sa part, le dirigeant de la CDT, Younes Firachine, a vivement critiqué le gel du dialogue social depuis le declenchement de la pandémie. Le syndicaliste a mis en garde le gouvernement contre l’exclusion des syndicats dans la gestion de cette étape marquée par des problèmes sociaux gravissimes. Tout comme son confrère de l’UMT, le dirigeant de la CDT rejette les plans sociaux qui visent, dit-il, à licencier les ouvriers et les employés ou à porter atteinte à leurs acquis sociaux.
Le syndicaliste fait porter la responsabilité au chef du gouvernement qui, dit-il, n’a pas respecté la méthodologie du dialogue en fermant toutes les portes pendant la crise épidémiologique. Bien au contraire, c’est dans les circonstances difficiles comme celles que traverse actuellement le Maroc qu’il faut ouvrir les canaux de communication car les intérêts supérieurs du pays sont engagés, conclut Younes Firachine.