Le ministère de l’Intérieur s’apprête à révoquer, dans quelques jours, quarante présidents de conseils communaux, provinciaux et préfectoraux. L’initiative du ministère intervient en dernière étape d’un processus entamé il y a plusieurs semaines et qui s’est soldé par des jugements prononcés par la justice administrative contre ces responsables locaux. Ils ont en effet été déchus de leur mandat, à mi-parcours, par la justice pour infractions aux règles de gestion et dilapidation des deniers publics, écrit le quotidien Assabah dans son édition du lundi 4 mars.
D’après des sources citées par le journal, le ministère de l’Intérieur a entamé ce processus depuis le début en recourant à un «exercice démocratique». Les présidents des conseils élus concernés se sont ainsi vus adresser des demandes d’explications et de justification des erreurs de gestion qu’ils ont commises au cours de leur mandat. Le ministère s’est particulièrement intéressé aux marchés publics lancés par ces responsables ainsi que les commandes publiques et plus spécialement celles lancées via les bons de commandes. Certains changements de rubriques dans les budgets des communes et conseils provinciaux et préfectoraux concernés ont également alerté les services du ministère qui ont aussitôt exigé des explications.
Après cette première étape, les autorités publiques sont passées au stade suivant avec des missions de l’inspection de l’IGF et de l’inspection générale de l’administration territoriale (IGAT) et, enfin, des missions des Cours régionales des comptes. Toutes ces missions ont relevé des erreurs de gestion qui ont valu à certains présidents des conseils élus non seulement la déchéance de leur mandat mais aussi, dans certains cas, des poursuites pénales. Et ce, précise le journal, dans le cadre du principe de corrélation entre responsabilité et reddition de comptes.
D’après Assabah, ces sanctions ont concerné certains présidents de communes et de conseils préfectoraux et provinciaux relevant des régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Souss-Massa, Drâa-Tafilalet, Béni Mellal-Khénifra, Rabat-Salé-Kénitra, Casablanca-Settat et Marrakech-Safi. En outre, souligne le journal, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, veille personnellement à l’application du principe de corrélation et de reddition des comptes y compris lorsqu’il s’agit de la gestion locale.
En ce sens, note le quotidien, il n’a pas hésité à transmettre certains rapports, parmi ceux qu’il a reçus, à la Primature où une commission interministérielle se charge de les étudier. Après quoi, cette commission adresse des avertissements aux responsables des délégations régionales de certains ministères qui, selon le journal, auraient été impliquées dans des combines avec des présidents de communes pour enfreindre les règles des marchés publics.
Le ministère de l’Intérieur s’intéresse également aux cas de protestations sociales générées par la mauvaise gestion des affaires locales. Les présidents de communes impliqués dans ce genre d’incidents sont également sanctionnés. C’est que, explique le journal, les présidents de communes sont tenus de fournir des services de proximité aux citoyens, construire des routes, assurer l’alimentation en électricité et en eau potable, construire les écoles communautaires, participer à la réfection des centres de santé et lutter contre la destruction des espaces verts, entre autres.