Les chefs de quatre partis politiques, dont l’un appartient à la majorité, se sont mis d’accord pour combattre la transhumance politique des notables et professionnels des élections. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 22 janvier, que les secrétaires généraux du PAM, de l’Istiqlal, du PPS et du RNI ont signé une «charte d’éthique» interdisant tout nomadisme politique. Ils s’engagent à combattre tout élu qui changerait de couleur politique que ce soit dans les communes, les régions, les arrondissements, les provinces et les préfectures ainsi qu’au Parlement.
Les dirigeants des partis précités estiment que la transhumance constitue l’une des causes de la désaffection politique. Il est insensé, poursuivent-ils, qu’une majorité qui a dirigé une institution pendant cinq ans puisse démissionner en fin de mandat pour se présenter au nom d’un autre parti tout en critiquant sa propre gestion pendant la campagne électorale. Une hérésie politique qui a nui à l’action démocratique et poussé les citoyens à bouder l’opération électorale et à accuser les politiques de dilapider les deniers publics.
Le quotidien Assabah rapporte que ces leaders comptent élargir le cercle des concertations avec les autres dirigeants. Ils considèrent la charte comme étant indispensable pour lutter contre les opportunistes des élections qui ont sabordé les projets de développement et causé des tensions sociales dans différents villes et provinces. C’est cet opportunisme qui a mis en colère le roi Mohammed VI quand il avait accusé certains politiques d’être la cause de ces problèmes sociaux. Comment les citoyens peuvent-ils encore croire aux promesses des politiques quand même le souverain a dit ne pas leur faire confiance?
Les quatre chefs de partis ont, par ailleurs, nié avoir constitué un bloc et élaboré une stratégie secrète pour aborder les prochaines élections afin de constituer une majorité pour gérer la chose publique. L’évocation d’une coalition électorale est prématurée, précisent-ils. Ce qui ne les a pas empêchés de discuter du retard pris dans la transmission au Parlement des projets de réforme électorale. Du coup, ils ont critiqué le chef du gouvernement et le ministre de l’Intérieur pour n’avoir pas résolu les divergences qui persistent au sein de la majorité. Les chefs de partis évoquent notamment le mode de scrutin et le mode de répartition des sièges que ce soit sur la base du nombre d’électeurs inscrits ou celui des voix exprimées.