Au moins 24 parlementaires se trouvent actuellement sur une liste noire. D’après le quotidien Al Akhbar qui rapporte l’information dans son numéro du lundi 22 janvier, ils font face à des accusations de faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.
Selon le quotidien, qui cite des sources sûres, le président du ministère public a donné ses instructions aux procureurs du roi près la Chambre chargée des crimes financiers dans les tribunaux à Marrakech, Casablanca, Rabat et Fès pour accélérer les investigations dans les affaires impliquant ces 24 élus des deux Chambres du Parlement.
Les mêmes sources, reprises par le quotidien, confirment l’existence d’une liste noire que le Parquet général aurait reçue juste après l’ouverture de la nouvelle année judiciaire, il y a quelques jours.
Les sources du quotidien évoquent des affaires dans lesquelles sont impliqués des parlementaires qui président actuellement des communes ou ceux qui étaient, durant le mandat écoulé, à la tête des conseils communaux. Ces affaires sont actuellement instruites par la BNPJ, la brigade nationale de la Gendarmerie et les brigades régionales de la police judiciaire, chargées des crimes financiers.
Selon le quotidien, les instructions de la Présidence du ministère public sont fermes. Les procureurs du roi sont tenus d’accélérer la cadence du traitement de ces affaires. Les procureurs du roi sont également incités à prendre rapidement les décisions qui s’imposent concernant les dossiers dont les enquêtes sont finalisées.
D’après le quotidien, certaines enquêtes sont closes depuis au moins une année. Dans d’autres cas, les affaires sont toujours en cours devant le juge d’instruction, et ce dpuis des années, sans que, dans un cas comme dans l’autre, le Parquet ne se soit décidé à trancher.
Certains parlementaires impliqués dans ces affaires, poursuit le quotidien, s’abstiennent de répondre aux convocations du juge d’instruction ou de la police judiciaire en produisant des certificats médicaux. Cela, tout en continuant, en même temps, d’assister aux séances du Parlement et de s’exposer, en parfaite santé, devant les caméras lors de rencontres officielles.
Lors de l’ouverture de l’actuelle année judiciaire, souligne Al Akhbar, le président du ministère public a affirmé que son institution a reçu, dans le cadre de la coopération avec les autres institutions chargées de lutte contre la corruption, 14 rapports de la part de la Cour des comptes au terme de l’année 2023. Soit plus que le double de l’année d’avant, puisqu’en 2022 le ministère public n’en a reçu que six. Ces rapports ont été transmis au parquet compétent.
Lors de la même année, le ministère public a également reçu quatre rapports des inspections générales de certains ministères. Ces rapports ont servi de base pour lancer des investigations pour délits de corruption et de dilapidation de biens publics.