Benkirane a retenu la leçon du pénible retrait de l'Istliqlal de son gouvernement. En moins de 48 heures, il a remis de l'ordre dans sa maison où la menace de Mohand Laenser, SG du Mouvement populaire (MP) et ministre de l'Urbanisme, de claquer la porte de la coalition gouvernementale n'est plus qu'un mauvais souvenir. Al Ahdath Al Maghribiya, dans son édition de ce jeudi 13 février, écrit que "Benkirane a vécu de difficiles mois après la démission de l'Istiqlal. Cette fois-ci, il a éteint le feu aussitôt en réunissant, mardi, sa coalition pour notamment résoudre la question de cette menace du MP". Le journal indique "avoir obtenu la confirmation de cette information dans un appel téléphonique qu'il a eu avec un dirigeant de la coalition gouvernementale".
Laenser met les points sur les "i"
Selon les sources du quotidien, Mohand Laenser a précisé à cette occasion que sa "déclaration devant le conseil national de son parti n'était pas une position officielle, mais juste l'expression d'une opinion d'une partie des harakis", ajoutant que "ses propos ont été sortis de leur contexte". "Je suis toujours attaché à la coalition gouvernementale", a dit le patron du MP en présence du chef du gouvernement.
Les quatre partis de la majorité ont exprimé à cette occasion leur volonté "de rester fidèles à ce regroupement en décidant de conclure une charte de la majorité modifiée après l'intégration du RNI". Al Ahdath Al Maghribiya explique que "les chefs de cette coalition se sont mis d'accord pour achever la semaine prochaine l'élaboration de cette charte amendée en y identifiant les priorités du programme gouvernemental". "La commission chargée de cette mission doit bientôt rendre sa copie", poursuit Al Ahdath Al Maghribiya. "Les quatre partis politiques ont conclu leur réunion sur une note positive puisqu'aucun d'entre eux n'a eu l'impression que cette union était fragile", fait savoir le quotidien. La menace de Laenser de quitter le gouvernement était destinée beaucoup plus à la consommation interne de son parti. Le MP, secoué par l'affaire du chocolat de son ministre El Guerrouj et des rumeurs liées à deux autres de ses dirigeants, tente surtout de resserrer les rangs.
