À la veille de la fête du Travail, qui aura lieu mercredi 1er mai prochain, les tensions sociales sont montées d’un cran entre le gouvernement et les centrales syndicales les plus représentatives.
L’actuelle vague de contestations, prévue sur trois jours, depuis hier mardi 23 avril 2024, et qui se poursuivra jusqu’au jeudi 25 avril 2024, concerne les fonctionnaires relevant des départements de la Justice, de la Santé et ceux de certaines communes urbaines placées sous la tutelle du ministère de l’Intérieur.
Cette série de grèves a d’ores et déjà eu un impact considérable sur les justiciables dans les tribunaux, mais aussi des répercussions négatives sur les patients dans les Centres hospitaliers universitaires (CHU), ainsi que dans d’autres structures sanitaires, sans compter les nombreux désagréments subis par tous ceux désireux d’accomplir des démarches administratives: faire authentifier des signatures ou faire légaliser des documents dans les services dédiés des arrondissements et des communes.
Le mouvement de colère des fonctionnaires des départements de la Justice, de la Santé et ceux relevant du ministère de l’Intérieur serait provoquée par «la politique de la sourde oreille suivie par le gouvernement», indiquent des interlocuteurs interrogés par Assabah pour son édition de ce jeudi 25 avril 2024.
En ce qui concerne les fonctionnaires grévistes du département de la Justice, ont-ils expliqué au quotidien, «la réunion tenue entre les représentants syndicaux des fonctionnaires et le ministre de la Justice n’a abouti à aucune solution. Les syndicalistes pointent du doigt la politique du gouvernement, l’absence de volonté politique et l’attitude des services du département de l’Économie et des Finances qui n’auraient pas pris au sérieux les revendications du secteur».
Les fonctionnaires du ministère de la Justice comptent reprendre leur mouvement de grève les 7, 8 et 9 mai 2024.
Dans les communes, indique Assabah, «les fonctionnaires et les employés du secteur reprochent au ministère de l’Intérieur son entêtement à relancer le dialogue et le recours par le gouvernement aux retenues sur les salaires des grévistes».
Les fonctionnaires appellent en conséquence le ministère de l’Intérieur, dont ils dépendent, «à mener un dialogue qui réponde à leurs revendications légitimes, dont une augmentation des salaires de 2.000 dirhams par mois, de traiter les dossiers en suspens et de boucler le statut des fonctionnaires des communes».
Dans les CHU et les centres de santé concernés par ce mouvement de grève, centres où les soins médicaux n’étaient plus délivrés et où seuls les services des urgences restaient opérationnels, «huit syndicats appellent le gouvernement à répondre aux attentes des fonctionnaires [qui dépendent du ministère de la Santé, Ndlr] et à satisfaire leur ‘cahier revendicatif’, en concrétisant tous les accords conclus entre les deux parties».