Plus d’une semaine après la tenue du 14e sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) et toujours pas de décision. Celle-ci devait être rendue publique le vendredi 11 décembre, soit cinq jours après la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, organisée cette année par visioconférence.
Un tel retard serait-il imputable aux ajouts que voudrait apporter l’Algérie dans les versions des projets de décision et de déclaration, adoptés par les pays membres? Tout porte à le croire, sachant que le président algérien de la Commission Paix et Sécurité a tout fait pour introduire des passages hostiles au Maroc, le long du processus de rédaction de cette documentation de l’UA, sanctionnant ce sommet organisé sous ce thème: «faire taire les armes».
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L’acharnement de Smaïl Chergui pour servir l’agenda exclusif de l’Algérie, sur fond d'une prétendue «cause sahraouie» a été tel, qu’il s’est permis d’enfreindre l’ensemble des règlements et des us de l’organisation panafricaine. Il ne serait pas surprenant de le voir, aujourd’hui encore, chercher à influer sur le processus, espérant sans doute glisser ses formules autour du Sahara.
Pourtant, le débat a été clos lors des discussions entre décideurs de l’UA. Le président en exercice, le Sud-africain Cyril Ramaphosa, tout comme le président de la Commission ont adopté une position sans équivoque par rapport à ce dossier du Sahara. «J’en appelle à la réactivation du mécanisme de la Troïka, créé par la décision 693 de la Conférence, à l’effet d’apporter tout le soutien de l’Union aux efforts des Nations unies pour une solution à ce conflit», avait souligné Moussa Faki Mahamat. Une formule qui repose sur le cadre juridique de l’Organisation, mais qui ne semble pas satisfaire l’Algérie, qui cherche par tous les moyens à sortir du giron onusien le dossier du Sahara en l'inscrivant dans la commission Paix et Sécurité de l'UA. En cela, Chergui, qui abat ses dernières cartes, pensait trouver dans la présidence sud-africaine un complice inespéré.
D'ailleurs, la délégation marocaine à l'UA a posté, hier dimanche, de nouveau un message sur Twitter qui en dit long sur les manoeuvres qui cherchent à porter préjudice à la légalité.
Confrontées aujourd’hui à toute forme de pression, les instances de l’Union africaine sont appelées à prendre une décision cruciale. Seront-elles en mesure de rester attachées à la légalité en publiant une décision conforme aux conclusions du président de la commission africaine et du président de l’UA? Ou succomberont-elles aux tentatives de certaines parties qui voudraient insérer des passages qui servent l'agenda d'Alger? De la réponse dépendra toute la crédibilité de l’organisation.