Cinq mois après la bataille décisive menée par le Maroc pour redevenir membre de l’Union africaine (UA), la salle Nelson Mandela, sise au siège de l’UA, a été le théâtre de la première confrontation directe entre le Maroc et la RASD. Le quotidien Akhbar Al Yaoum précise, dans son édition du lundi 3 juillet, que l’objet de la confrontation entre le Maroc et les représentants du front séparatiste concerne un paragraphe du rapport de la Commission des droits de l’Homme et des peuples africains, appelant à l’évaluation de la situation des droits de l’Homme au Sahara. Après l’accrochage verbal entre les représentants du Maroc et ses adversaires, il a été convenu de charger le Nigeria de trouver une solution qui ferait consensus. Des sources à Addis-Abeba ont d'ailleurs affirmé à Akhbar Al Yaoum que le ministre nigérian des Affaires étrangères s’était engagé à exécuter cette mission dès la fin des réunions, qui se clôturent ce dimanche soir, afin de trouver une formule satisfaisante pour les deux parties.
Le quotidien rappelle que le paragraphe qui a fait sortir la partie marocaine de ses gonds qualifie le Sahara marocain de «territoire occupé» et appelle à la mise en place «d’une mission d’évaluation dans le territoire occupé de la République arabe sahraouie démocratique». La partie marocaine a immédiatement appelé à la suppression de ce paragraphe ou à son amendement. La situation en dit long sur la nature des combats que devra mener le Maroc au sein de l’Union africaine, où le Polisario est présent en force. D’ailleurs, le paragraphe de la discorde n’est pas nouveau, puisqu'il figure dans le rapport d’activité de la Commission depuis des années. Le Maroc l’a d'ailleurs toujours rejeté. Mais, cette année, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, a pour la première fois pu prendre part au Conseil exécutif qui réunit les ministres des Affaires étrangères de l’Union africaine, deux jours avant le Sommet des chefs d’État. Soutenu par plus de 15 pays africains, le Maroc s’est ainsi opposé, devant les instances concernées, à l’adoption de ce rapport, faisant ainsi barrage au Polisario et à ses soutiens.