Le PJD est pris dans une guerre intestine à peine voilée au sujet du projet de légalisation du cannabis. Abdelilah Benkirane
, l'ex-numéro 1 du parti de la Lampe, est contre ce projet et n'hésite pas à le faire savoir, appelant les militants du parti à s'y opposer, rapporte le journal Al Akhbar dans son édition du lundi 22 mars. Les propos tenus par l'ex-chef du gouvernement, lors d'une rencontre avec des parlementaires, ont d'ailleurs été enregistrés et diffusés dans un groupe privé comprenant les leaders du parti.
C'est Mohammed Yatim qui a été à l'origine de la fuite de l'enregistrement, avant de le supprimer en prétextant qu'il avait été envoyé par erreur. Mais l'enregistrement en question avait déjà été largement diffusé. Selon le journal, Benkirane y appelait les parlementaires à s'opposer au projet de loi relatif à la légalisation du cannabis. "Si les parlementaires votent contre cette loi, ils sont des miens et je suis des leurs. S'ils votent pour cette loi, il n'y aura plus rien à dire".
Dès que le Conseil du gouvernement a entamé l'examen de ce projet de loi, Benkirane a entamé une campagne pour le bloquer en essayant de convaincre les parlementaires de voter contre. Il n'a pas hésité à menacer de geler son adhésion au parti au cas où le secrétariat général du parti adhérerait à ce projet, promettant de quitter définitivement le parti si les élus du parti votaient pour. Quand le Conseil du gouvernement a voté le projet de loi, Benkirane a ainsi annoncé le gel de son adhésion au PJD.
La fuite de cet enregistrement, pour laquelle Yatim s'est excusé et qui coïncide avec la tenue de la session extraordinaire du Conseil national du PJD, a créé une nouvelle crise au sein du parti de la Lampe. Ce sujet a pris toute la place lors de cette réunion, avec celui du vote du Parlement pour le quotient électoral. Le journal ajoute que, lors de cette session, la démission de Driss Azami Idrissi de la présidence du Conseil a été refusée.