L’ex-patron du PJD, Abdelilah Benkirane, a commencé à rassembler les troupes qui lui sont fidèles pour entamer la bataille de blocage du projet de loi sur la légalisation du cannabis. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 4 mars, que cette mobilisation survient à la veille de l’adoption de ce projet par le gouvernement et son éventuelle présentation, lundi prochain, devant le Parlement. Selon des sources autorisées, Benkirane compte sur le soutien du maire de Fès Driss El Azami, du maire de Casablanca Abdelaziz El Omari et de Boutaina Karouri, épouse de Hamieddine, pour retarder la présentation de ce projet devant la commission concernée.
Les mêmes sources indiquent que les partisans de Benkirane à la commission de la justice et de la législation sont prêts à geler ce projet comme ils l’avaient fait pour la réforme du code pénal. Sauf que le bureau de la Chambre des représentants penche pour la soumission de ce projet à la commission de l’Intérieur qui avait réussi à faire adopter, sans heurt, la réforme des lois électorales. Il faut rappeler que le gouvernement avait examiné, jeudi dernier, ce projet de loi visant à légaliser la culture du cannabis, avant de le reporter à cette semaine.
Le quotidien Al Akhbar rapporte que Benkirane avait, alors, rapidement réagi en menaçant de geler son adhésion au parti si le secrétariat général validait ce texte, voire à démissionner si les élus du PJD votaient cette loi. Une réaction qui a entraîné l’adhésion d’autres membres comme Hassan Hamourou, qui a déclaré qu’il quitterait définitivement cette formation si les élus du parti approuvaient la loi sur la légalisation de la culture du cannabis. Le président du Conseil national, Driss El Azami, n’a pas attendu que ce projet soit approuvé pour démissionner de son poste, en évoquant des prises de position du PJD contraires à ses principes.
Un branle-bas de combat qui n’augure rien de bon pour le parti islamiste dont certains prédisent une scission à quelques mois des prochaines échéances électorales. La démission surprise du ministre Mustapha Ramid a envenimé davantage le climat au sein du parti, même s’il est revenu sur sa décision. Pis encore, plusieurs voix au sein du PJD n’hésitent pas à appeler les militants à boycotter les élections ou à opter pour un vote-sanction contre les candidats islamistes. Mais c’est le bouillonnant dirigeant islamiste El Mokrii Abouzaid qui est allé bien loin en affirmant que les Marocains ne voteraient pas pour les candidats du PJD, à moins qu’ils n’aient perdu la mémoire.