Le PJD, parti qui dirige la coalition gouvernementale, tient à tout prix à barrer la route au projet de loi portant sur les usages légaux du cannabis. Ce projet de loi a été transmis au Parlement récemment, après avoir été adopté en conseil de gouvernement.
«Le PJD ne veut pas qu’il soit dit que ce texte de loi a été adopté au moment où il dirigeait la coalition gouvernementale», assure une source au Parlement. La parade est donc toute trouvée, pour les «frères» de Saâd Eddine El Othmani et de Abdelilah Benkirane: multiplier les obstacles pour entraver l'éventuelle adoption de ce projet de loi.
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La dernière tentative en la matière, et en date, est le fait du groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants. Lors de sa réunion hebdomadaire, lundi 12 avril, le bureau du groupe islamiste au sein de cette chambre (125 sur 395 sièges) a affirmé qu’il allait saisir, pour avis, le Conseil économique, social et environnemental (CESE), ainsi que le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH).
Plus encore, les élus du PJD affirment vouloir former une mission d’information parlementaire dans le Nord, ainsi que dans les centres de lutte contre les addictions. Enfin, les députés de ce parti à référentiel islamiste demandent à ce que ce projet de loi soit soumis à la commission permanente des secteurs productifs, plutôt qu’à celle de l’Intérieur.
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Rappelons que ce projet de loi a été élaboré par le département de l’Intérieur. Dès sa présentation en conseil de gouvernement, il a fait l’objet d’une véritable levée de boucliers de la part des membres du PJD ainsi que de ses multiples «antennes».
Abdelilah Benkirane, l'ex-secrétaire général du parti, a été, et est toujours, l’un des principaux leaders à critiquer ce texte de loi, allant jusqu’à mobiliser ses relais au Parlement pour le vouer à l'échec.