Vice-présidence de la 4ème commission de l’AG de l’ONU: comment Alger a perdu contre le Maroc

La salle de l'Assemblée générale de l'ONU.

La salle de l'Assemblée générale de l'ONU. . dr

Alger s’est empressée de présenter en dernière minute, mercredi 31 mai à l’ONU une candidate contre le Marocain Yasser Halfaoui. En vain. Malgré l’offensive algérienne, le Maroc a réussi à prendre la vice-présidence de la 4ème Commission de l’Assemblée générale de l'ONU chargée de la décolonisation.

Le 01/06/2017 à 16h44

Mercredi 31 mai, siège de l'ONU, East River, Manhattan, New-York. L'Assemblée générale, organe consultatif de l'ONU, avait rendez-vous avec un enjeu de taille. L'élection du vice-président de l'une des commissions les plus sensibles et les plus convoitées de l'Assemblée générale de l'ONU, soit la 4ème Commission chargée de la décolonisation. Le nom de Yasser Halfaoui, conseiller à la Mission permanente du royaume du Maroc auprès des Nations unies, était dans l'air. En effet, le candidat marocain avait les atouts nécessaires pour décrocher le poste. "Le Maroc a mené une offensive pour persuader les membres votants que le royaume a le droit de siéger à la vice-présidence étant donné que ce poste est tournant", explique à le360 une source diplomatique. "Le Maroc s'est engagé dans cette candidature dans le respect des statuts et règlements qui gèrent la 4ème Commission de l'Assemblée générale chargée de la décolonisation", souligne-t-elle. Avant de faire cette piqûre de rappel: "Le Maroc a été le premier à avoir demandé en 1960 à l'ONU la rétrocession et le retour du Sahara à la mère patrie".

En somme, autant d'arguments en béton plaidant en faveur de la candidature marocaine.

Seulement voilà, il s'est trouvé que la partie algérienne attendait au détour. "L'Algérie a voulu forcer la main à l'Assemblée générale de l'ONU pour écarter le Maroc de la vice-présidence de la 4ème Commission chargée de la décolonisation", a certifié notre source. En effet, un coup de théâtre est survenu au moment où le candidat marocain s'est assuré la majorité nécessaire pour prendre la vice-présidence de la 4ème Commission. "L'Algérie s'est empressée de présenter en dernière minute une candidate, bien qu'elle ait été membre du bureau de la 4ème Commission en 2006", relève notre source. La stratagème algérien avait pour seul et unique but d'empêcher le Maroc d'accéder à ce poste. Et comme la fin justifie les moyens, la délégation algérienne n'a lésiné sur aucune astuce pour entraver la candidature marocaine.

Première parade toute trouvée, elle a tenté de court-circuiter le Comité africain des candidatures, après s'être rendue compte que ce dernier avait déjà fait le choix d'appuyer le Marocain Yasser Halfaoui. Elle s'est même employée à faire avorter la tenue d'une réunion de ce comité africain, pour l’envoi de la question directement à l’Assemblée générale.

Or, c'est là où le bât devait blesser. L'Assemblée générale en donnant une large victoire au candidat marocain, 88 voix contre 58 pour sa "rivale" algérienne, a administré une véritable volée de bois vert à la partie adverse.

Et ce n'est pas tout! "Alger a montré une nouvelle fois son implication dans le conflit saharien", souligne notre source.

Et comme une raclée ne vient jamais seule, en voilà une autre à laquelle Alger ne s'attendait pas non plus. Le matin du même mercredi 31 Mai, le Maroc a également pris la vice-présidence de l'Assemblée générale. Une double victoire diplomatique donc pour le Maroc, face à une diplomatie algérienne qui ne cesse d'accumuler les revers à l'Union africaine (retour triomphal du Maroc le 1er janvier 2017), au sein de la Ligue des Etats arabes (en raison de sa politique pro-Mollahs d'Iran, pour ne pas parler du timonier de Damas), ou encore à l'ONU où sa voix est devenue inaudible tellement elle a perdu toute crédibilité dans son jeu consistant à faire du Sahara le premier dossier de sa diplomatie, tout en proclamant qu'elle n'est pas partie au conflit.

Par Ziad Alami
Le 01/06/2017 à 16h44