Vidéo. Affaire Bouachrine: pour leurs avocats, la lettre du GTDA a rendu justice aux victimes

Le360

Les avocats des victimes de Taoufik Bouachrine, condamné pour "viols" et "tentatives de viols", estiment, ce mardi 18 juin, que la dernière lettre en date du Groupe de travail sur la détention arbitraire (GTDA), relevant de l'ONU, rend justice à leurs clientes. Explications.

Le 18/06/2019 à 16h26

«C’est une victoire pour les victimes et une remise en cause du premier rapport».

C’est dans ces termes que les avocats de la défense des victimes de Taoufik Bouachrine ont accueilli la lettre récemment adressée à leurs clientes par Groupe de travail sur la détention arbitraire (GTDA, relevant de l’ONU).

«Le rapport initial a basé son avis sur de fausses allégations de la défense de Bouachrine qui a eu recours à des moyens de pression illégaux», estime le collectif d’avocats des victimes du patron de presse, lors d’une conférence organisée ce mardi 18 juin à Casablanca.

Ces avocats ont rappelé qu’ils avaient rencontré, lundi 17 juin, plusieurs groupes parlementaires.

L’objectif de ces rencontres a été de sensibiliser les législateurs pour qu’ils demandent l’activation de l’Article IV de la loi sur la traite des êtres humains, qui garantit plus de protection aux victimes.

Les avocats ont par ailleurs noté qu’ils ont pu s’entretenir avec tous les groupes parlementaires, à l’exception de celui du PJD. 

«Un message très éloquent de la part de cette formation, qui soutient Taoufik Bouachrine», ont-ils estimé.

Taoufik Bouachrine a été condamné à 12 ans de prison ferme pour plusieurs crimes graves, dont des viols, des tentatives de viol et la traite d’êtres humains. 

Son procès, actuellement en appel, a repris devant la Cour d’appel de Casablanca.

Dans une lettre datée du mercredi 12 juin, le GTDA "affirme avoir pris connaissance des souffrances des victimes et dit compatir à leur douleur".

Prenant ses distances et écartant toute responsabilité quant aux interprétations qui découlent de son avis sur le dossier, le GTDA précise "ne s’être jamais prononcé en faveur de l’innocence" de Taoufik Bouachrine.

L’avis de ce groupe de travail onusien ne veut ainsi, et en rien, signifier que Bouachrine n’est pas coupable des actes qui lui sont reprochés.

Pour le GTDA, la Justice marocaine, en laquelle il déclare avoir confiance, est seule habilitée à se prononcer sur ce genre d’affaires.

Par Fatima El Karzabi et Adil Gardouz
Le 18/06/2019 à 16h26