"L'Algérie veut se débarrasser de Brahim Ghali pour diverses raisons, la première étant une guerre des clans qui sévit actuellement au sein de la direction du Polisario", a affirmé cet ancien dirigeant sahraoui, dans une interview pour Le360.
"L'Algérie est impliquée dans cette affaire dont l'un des aspects les plus dangereux montre qu'Alger veut se libérer et en finir avec [l'ère de] Brahim Ghali, sachant que des différends internes font rage dans les camps de Tindouf. Il y a une guerre des clans au sein de la direction du Polisario et l'un d'entre eux appartient à l'aile de l'Algérie, un mouvement des plus actifs ces derniers temps", souligne Bachir Dkhil, haut responsable sahraoui qui a longtemps été emprisonné dans les geôles de Tindouf, avant de regagner le Maroc dans les années 1980.
Et de confirmer: "pour se libérer de Brahim Ghali, Alger s'est chargé de le transférer en Espagne à bord d'un avion algérien muni d'un passeport algérien falsifié portant un faux nom, Mohamed Benbatouche".
"Où sont les honneurs dus à un président supposé?", s'est démandé Bachir Dkhil, qui estime qu'Alger a délibérément choisi le transfert de Ghali en Espagne, pour créer un différend entre ce pays et le Maroc et rendre compliqué le retour du chef des séparatistes en Algérie.
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En effet, le Maroc a vivement protesté hier, samedi 24 avril 2021, reprochant à l'Espagne d'avoir accepté de recevoir "Benbatouche", dans un pays qui affirme sans cesse, qu'il est un "partenaire solide et constructif" du Maroc.
Bachir Dkhil évoque en outre d'autres obstacles qui se dresseront en Espagne contre Brahim Ghali si ce dernier sort guéri de l’hôpital San Pedro de Logroño, où il est actuellement soigné. "De nombreuses plaintes sont déposées contre Ghali pour de graves violations des droits de l'Homme", a-t-il expliqué.
Pour cet ancien membre fondateur du Polisario, la vraie raison du transfert du chef des séparatistes en Espagne n'est autre que "la décision d'Alger de se débarrasser de Brahim Ghali à l'instar de la mort d'El Ouali", le premier chef du Polisario, tué par balles le 9 juin 1976 lors d'un raid à Nouakchott, en Mauritanie.
L'admission de Brahim Ghali dans un hôpital en Espagne ouvre la voie à une guerre de succession dans la direction du Polisario.