En d'autres temps, on n'aurait pas accordé grand d'intérêt à cette rencontre. Mais, compte tenu des tractations pour la composition d'une majorité, la réunion sonnait comme un manifeste de trois formations politiques pour constituer un bloc dans le prochain gouvernement.
Le Parti de la Justice et du Développement (PJD), le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) et le Parti de l’Istiqlal ont formulé, par la voix de leurs secrétaires généraux, l’espoir d’aller de l’avant. Ils ont laissé entendre que les divergences du passé appartenaient au passé. Ce qui est supposé montrer qu'aucune entrave ne susbiste pour aller main dans la main au prochain gouvernement.
Mohamed Elyazghi, ancien SG de l’USFP, Saâdeddine El Othmani, président du Conseil national du PJD et Moulay Ismaïl Alaoui, membre du conseil de présidence du PPS, se sont longuement exprimés lors de la conférence organisée au siège du PI. Leurs propos, empreints de réalisme, sont également allés vers la voie de l’entente entre leurs partis respectifs.
Mais c'est la parole des chefs des partis, assis parmi l'assistance, qui intéressait les observateurs. Benkirane a été furtif, expliquant qu'il était là en qualité d'invité à un débat. Chabat a été volubile et a décoché des flèches contre les parties qui chercheraient à entraver la marche vers la démocratie.En somme, Benkirane a montré qu'il ne renonçait pas à ses deux alliés. Sa présence à cette rencontre montre que les divergences avec le RNI sont loin d'être dépassées et que chaque parti campe sur ses positions. Benkirane tient à l'Istiqlal et le RNI ne veut pas entrer dans un gouvernement qui manque de "cohérence". Nous ne sommes pas prêts de voir la proclamation du prochain gouvernement!