«Personne ne peut dire jusqu'ici qui sera le successeur de Ghali, car seuls les renseignements algériens ont ce pouvoir de désigner le remplaçant», a affirmé Mohamed Cheikh Biadillah, né à Smara et ancien membre de l’opération d’identification du collège électoral sahraoui au titre du référendum, option qui a été laissée de côté.
Interrogé sur les éventuels successeurs de Brahim Ghali, le notable sahraoui estime que «personne ne peut avancer de noms tant que ce sont les services de renseignements algériens qui ont ce pouvoir».
Il faut rappeler qu'en général la direction du Polisario revient à un membre de la tribu des R’guibat avec cette condition que le candidat soit impérativement issu des Provinces du Sud du Maroc, ce qui exclut Abdelkader Taleb Omar, "ambassadeur" du Polisario à Alger, et membre de la tribu minoritaire des Ouled Dlim. Est exclu également de la course Mohamed Lamine Ould El Bouhali, chef des milices de réserve rejeté par toutes les tribus à Tindouf, selon des sources concordantes.
Mohamed Cheikh Biadillah a en outre expliqué que le transfert en Espagne de Brahim Ghali, avec un passeport algérien sous la fausse identité de Mohamed Benbatouche, constitue une humiliation pour le Polisario et Alger.
Il s'agit, selon ce parlementaire sahraoui (membre de la Chambre des conseillers), d'une opération "folle, déformée et humiliante pour l'Algérie et certains cercles en Espagne". Il s'est demandé si Alger aurait commis cet acte pour «en finir définitivement avec Brahim Ghali comme ce fut le cas avec El Ouali, le fondateur du Polisario assassiné en Mauritanie».
Mohamed Cheikh Biadillah a aussi avancé l'hypothèse que ce transfert, alors que Brahim Ghali fait l'objet de plusieurs plaintes en Espagne, ait été orchestré pour également nuire aux relations entre l'Espagne et le Maroc, sachant que ces relations «sont stratégiques». «Il y a aussi cette intention de nuire et de créer des problèmes avec l'Espagne, un partenaire privilégié en matière économique».
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Quant à la situation politique et psychologique dans laquelle se trouve la direction du Polisario après l’hospitalisation de Brahim Ghali, l'élu de Smara, la capitale spirituelle des Provinces du Sud du Maroc, l'a qualifiée de «descente aux enfers».
«L'équilibre des forces a changé après les grandes victoires du Maroc au niveau de l’Afrique. Nous sommes le 2e investisseur en Afrique et la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur son Sahara a fortement ébranlé les séparatistes», a estimé Mohamed Cheikh Biadillah.