Elle savait sans doute qu’elle était la personne la plus attendue au Congrès du Conseil national du Parti justice et développement (PJD), et elle n’a pas fait durer le suspense. Amina Maelainine s’est déplacée tôt ce samedi au complexe sportif Moulay Rachid de Maamoura à Salé qui abrite les travaux du Congrès du Conseil national du PJD. Elle a été parmi les premiers militants à rejoindre la salle de conférence, évitant ainsi la presse.
Un journaliste de le360 a tenté sans succès de l'interroger sur les derniers développements de l'affaire du voile. Elle a affirmé qu’elle ne souhaite formuler aucun commentaire sur ce sujet. Portant un foulard coloré, la députée, vêtue d'un trench vert, a rejoint par la suite le haut de la tribune aux côtés des autres membres du bureau du Conseil national (CNP). De nombreux regards étaient posés sur elle.
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Juste après avoir pris place à la tribune, Driss Azami, président du CNP, a été contraint de prendre le taureau par les cornes et de ne pas éluder le sujet présent dans tous les esprits. Il a déclaré que le parti fait face à des visées déstabilisatrices. «Il faut revenir aux fondamentaux du parti pour consolider les choix et la marche à suivre», a-t-il souligné en faisant référence à Maelainine et Abdelaali Hamieddine, inculpé dans le meurtre du militant de gauche Benaissa Aït El Jid. «Nos militants font face à des attaques. Oui, les militants ne sont pas des anges! L'erreur est humaine! Mais ces questions de comportement ne devraient pas lier les mains du parti. Nous devons ignorer ces obstacles», a martelé Driss Azami sous les applaudissements nourris des membres du Conseil national.
Driss Azami a toutefois évité soigneusement de nommer Amina Maelainine dans son discours, alors qu’il a cité nommément Abdelaali Hamieddine. Le fait de choisir de ne pas nommer la députée PJDiste et membre du CNP a été ressenti par la salle sinon comme une forme de désolidarisation de la part d’Azami avec Maelainine, du moins comme une prise de ses distances par rapport à cette affaire.
A signaler que Saâd-Eddine El Othmani, chef du gouvernement et secrétaire général du PJD, était présent à la séance d'ouverture, tandis que l’absence de son prédécesseur, à la fois au gouvernement et au PJD, Abdelillah Benkirane, n’est pas passée inaperçue.