Driss Jettou qui s'exprimait devant le Parlement conformément à l'article 148 de la Constitution (présentation des rapports annuels) a dressé un tableau sombre du fonctionnement de plusieurs départements publics, ministères et offices publics notamment la Santé et l'Education nationale.
Concernant les finances publiques en 2016, Jettou a mis le doigt sur l'aggravation des comptes de l'Etat, à savoir la dette du Trésor (657 milliards de dirhams) et la dette publique (850 milliards de dirhams). La dette extérieure a augmenté de 59% par rapport à 2010, celle de la balance commerciale de 19%.
Le président de la Cour des comptes a invité le gouvernement à revoir sa méthode de calcul du déficit budgétaire de l'Etat, celui-ci ne prenant pas en compte, a-t-il affirmé, l'endettement des entreprises publiques comme l'ONCF, la RAM, l'ONEE, Autoroutes du Maroc et l'OCP.
Driss Jettou a aussi dénoncé le fait que plusieurs comptes spéciaux (74) n'ont pas épuisé les enveloppes budgétaires qui étaient mises à leur disposition pour exécuter leurs missions. Il a cité comme exemple le Fonds communal d'investissement avec une réserve de 1,8 milliard de dirhams et la pharmacie de l'Etat avec 1,9 milliard de dirhams et la Caisse d'investissement avec 2 milliards de dirhams.
Le président de la Cour des comptes a néanmoins relevé des avancées comme celle de la Caisse de compensation dont les besoins se sont limités cette année à 14 milliards de dirhams. Cependant, il a jugé «insuffisante» la réforme de la Caisse marocaine de retraite (CMR). «Il faut une réforme globale en instaurant un régime unique des retraites», a-t-il affirmé.
Driss Jettou a, en conclusion, brossé un tableau sombre de la santé publique (mauvaises prestations, insuffisances de moyens humains et matériels) et l'éducation nationale (encombrement des classes, désaffection, abandon de l'école, situation critique de l'enseignement dans le monde rural).