"Nous avons, dès le début de la crise, soutenu le gouvernement, mais nous constatons, alors que nous sommes en plein état d'urgence sanitaire, un relâchement au sein de cet Exécutif", affirme Abdellatif Ouahbi, le secrétaire général du PAM, élu en février dernier lors du quatrième congrès oragnisé par le parti à El Jadida.
Abdellatif Ouahbi relève d'abord le manque d'informations entourant le coronavirus au Maroc. "Nous en savons plus sur ce qui se passe en France ou en Allemagne qu'au Maroc. Les médias sont occultés", note-t-il.
Ouahbi tire à boulets rouges sur plusieurs membres du gouvernement, et évalue négativement leur bilan. A commencer par le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, à qui il est reproché la manière expéditive avec laquelle son département présente les bilans quotidiens de la propagation du coronavirus au Maroc. "Il {le ministre de la Santé, Ndlr} nous fournit rapidement des ordonnances puis s'en va. Cela, quand il n'est pas remplacé par d'autres qui se limitent à prononcer ce qui ressemble à des verdicts. Nous manquons cruellement de vraies explications et sommes donc incapables de nous projeter dans l'avenir", s’indigne Abdellatif Ouahbi.
Une femme est également la cible des critiques du chef du PAM: Jamila Moussali, en charge du ministère de la Solidarité, du développement social, de l'égalite et de la famille. "Cette ministre est totalement absente alors que c'est maintenant et plus que jamais qu'elle devrait réagir", dit Ouahbi.
L'action du ministère des Affaires étrangères est également épinglée. "Nous avons plus de 18.000 Marocains bloqués à l'étranger. Alors que tout le nécessaire a été fait pour rapatrier les touristes restés au Maroc vers leurs pays respectifs, rien n'a été envisagé pour un retour de ces Marocains", constate le S.G du PAM.
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Le ministère des Finances n'échappe pas lui aussi au feu des critiques. "On nous parle de report des échéances des crédits pour les salariés et les entreprises, mais on ne nous dit pas si d'autres taux d'intérêt vont être appliqués à ces reports", remarque Ouahbi.
Abdellatif Ouahbi a également appelé le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, à fournir les détails de toutes les dépenses liées aux décaissements issus du Fonds spécial de solidarité, dédié à la gestion des effets induits de la pandémie au Maroc. "Globalement, nous constatons que l'administration fait mieux que le gouvernement, ce qui n'est pas logique. Ajoutez à cela le fait d'obliger les fonctionnaires à contribuer à ce fonds, en sachant que la base de cette participation est le volontariat", commente le nouveau chef de file du PAM.
Selon lui, le gouvernement doit soutenir financièrement le personnel soignant, les différents corps de la police, de la gendarmerie et de l'armée, ainsi que d'autres secteurs, actuellement en première ligne dans la lutte contre le Covid-19 et les conséquences de la propagation du coronavirus au Maroc. Pour cela, dit-il, il faut envisager des indemnités et des primes.
