Vidéo. El Othmani prend sa revanche et recadre Benkirane

Le360

Dans une contre-attaque foudroyante, et devant quelque 2.000 jeunes de son parti, le numéro Un du PJD, Saâd Eddine El Othmani, a donné dimanche soir une leçon de démocratie à Abdelilah Benkirane, son prédécesseur, et lui a demandé de respecter les choix et les décisions de la direction du parti.

Le 22/07/2019 à 09h27

Profitant de la tenue, à Kénitra, du 15e forum de la jeunesse du PJD, El Othmani a affirmé que le secrétariat général du parti a définitivement tranché en faveur du projet de loi-cadre 51.17 qui prévoit dans ses articles 2 et 31 l'apprentissage des matières scientifiques et techniques en langues étrangères, tout en érigeant les langues arabe et amazigh comme langues de base de l'enseignement.

"Il faut respecter, a-t-il martelé, les décisions du secrétariat général. La démocratie, c'est le respect des règles et des principes et la sagesse veut que l'intérêt du pays soit au dessus de toutes les considérations, y compris celles du parti".

"Il y a [parmi nous, Ndlr] des gens qui n'ont pas parcouru le texte de cette loi-cadre. Lisez-la avant de vous lancer dans une polémique", a-t-il martelé.

En d'autres termes, le chef du PJD a tracé des limites en appelant implicitement les députés de son parti à voter ce lundi 22 juillet en faveur du projet de loi-cadre 51.17.

Abdelilah Benkirane est connu pour être un fervent opposant à ce projet de loi-cadre.

Il a demandé, hier, dimanche 21 juillet, dans une vidéo où il a été particulièrement virulent, et publiée par ses soins, au secrétaire général du parti de "partir" après l'adoption de ce texte en commission parlementaire.

"Il s'agit de la plus grave faute qu'a commise le PJD depuis qu'il est au pouvoir", a estimé Abdelilah Benkirane, poussant le chef du groupe parlementaire, Driss Azami Idrissi, son ami intime, à présenter sa démission à El Othmani.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Benmini
Le 22/07/2019 à 09h27