La localité de Guerguerat relève de la province d’Aousserd, région de Dakhla-Oued Eddahab. Pour y arriver, il faut parcourir près de 400 km depuis la ville de Dakhla, chef-lieu de cette région qui couvre 20% du territoire du Maroc. Sur ce tronçon de la Nationale 1, reliant Tanger à Lagouira, on rencontre peu de localités habitées. C’est le propre du Sahara marocain où la tendance est pourtant à la sédentarisation.
Guerguerat sous contrôle des autorités marocaines
Contrairement à ce que prétend la propagande séparatiste, Guerguerat est bien sous contrôle marocain. Le poste frontalier est géré par les autorités marocaines comme n’importe quel autre, Tanger Med ou encore Beni Nsar dans le Rif. Ce poste est géré par le Maroc sans partage. En face de ce poste, personne. Ou plutôt on découvre un no man’s land, dit zone tampon. 3.7 km séparent le poste frontière de Guerguerat (exclusivement contrôlé par les autorités marocaines) du premier poste frontière de la Mauritanie.
C’est sur cette zone, surnommée «Kandahar», en raison de l’insécurité qui y règne et des trafics qui y foisonnent, que le Maroc a lancé les travaux d’une route goudronnée. Objectif : assainir «Kandahar», lieu de tous les trafics et source d'importants soucis sécuritaires pour le royaume et ses voisins.
Le 14 août, une grande opération d’assainissement a été lancée, en vue de dégager des centaines de véhicules qui encombraient ce tronçon impraticable de 3.7 km. A ce jour, ce tronçon est goudronné sur 2.4 km. Pour traverser le reste du chemin jusqu’au poste frontière de la Mauritanie (1.3 km), il faut compter jusqu’à deux heures pour un poids lourd.
La nuit, la circulation s’arrête tout simplement et les usagers de ce passage préfèrent patienter près du poste frontière marocain au lieu de se hasarder plus loin dans Kandahar.
Poussant des cris d’orfraie, le Polisario, qui a reçu les instructions d’Alger, a brandi la menace d’un retour aux armes pour entraver l’achèvement des travaux de cette route. D’ailleurs, au bout de 2.4 km, la route asphaltée se termine. Des éléments de la gendarmerie royale sont positionnés juste à la limite du point où s’achève le goudron et où commence le terrain, jonché de sable et de cailloux. A 120 mètres de là, se trouvent des éléments du Polisario qui ont planté de façon ostentatoire des drapeaux de la «RASD». Entre la partie marocaine et les éléments du Polisario, des observateurs de la Minurso ont pris position sur un relief naturel et semblent s’ennuyer.
© Copyright : Le360
L’intox des séparatistes
Récemment, plusieurs sites d’info pro-Polisario avaient évoqué l’installation de postes frontières qui permettraient aux séparatistes de contrôler le flux entre le Maroc et la Mauritanie. Ce qui pourrait laisser croire que le Polisario a le droit de tamponner les passeports des personnes qui transitent par ce passage et d’exiger des droits de douane. C’est complètement faux! Et une équipe de le360 a pu le constater, vendredi dernier, en se rendant sur place.
En guise de postes frontaliers, il s’agit simplement de quelques abris de fortune pour se protéger des tempêtes de sable. Mieux encore. Comme l’a constaté l’équipe de le360, les éléments du Polisario ne sont pas armés et les seules armes dont ils disposent sont des jumelles qui leur servent à observer ce qui se passe du côté marocain, à 120 mètres de là.
Tôt ou tard, le tronçon de 1.3 km sera goudronné
© Copyright : Le360
A quoi faudrait-il s’attendre par la suite?
«Le Maroc a mis de l’ordre dans une partie de cette zone tampon et il est hors de question de laisser les choses revenir à l’état initial, un état d’anarchie totale», nous explique une source des autorités locales de la région Dakhla-Oued Eddahab. «Tôt ou tard, nous finirons par achever de mener à bien cette mission pour le bien de tout le monde», ajoute notre source.
Pour rappel, l’opération de goudronnage de Guerguerat n’a pas été décidée ou menée au pied levé comme le laissaient croire certains médias. Elle a été précédée par un avis d’appel d’offres de la région de Dakhla-Oued Eddahab.
L’intervention des autorités (douanes et police) s’est limitée à sécuriser le déroulement des travaux et à évacuer des centaines de véhicules et de carcasses de voitures.
Aujourd’hui, les 1.3 km non goudronnés ressemblent à une résistance au progrès et à une tentative de protection des trafics dans une zone de non-droit. Ce couloir est également l’un des points noirs des échanges commerciaux entre l’Afrique subsaharienne et le nord atlantique du continent.