Dans cette interview, la ministre de l'Aménagement du territoire, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville a évoqué les grands dossiers de son département, mais a aussi parlé à cœur ouvert de son futur parcours politique.
A la question de savoir si elle peut éradiquer, d'ici la fin de son mandat en 2021, les bidonvilles qui pullulent dans les villes, Nouzha Bouchareb a répondu par l'affirmative. "Pourquoi pas, c'est possible d’achever d'ici-là le programme villes sans bidonvilles", affirme Nouzha Bouchareb, en confirmant que la ville de Témara allait se débarrasser dans les prochains mois du plus grand bidonville du Maroc, celui de Jamaica (23.000 baraques). Selon elle, le programme de lutte contre ces habitations de la honte a permis l’amélioration des conditions de vie de près de 277.583 Marocains installées dans 59 villes sur les 85 devant être déclarées sans bidonvilles.
La question des 43.697 maisons menaçant ruine continue à embarrasser la ministre. Plusieurs habitations se sont effondrées, notamment dans les anciennes médinas de Casablanca, Salé et Fès lors des dernières pluies. Nouzha Bouchareb explique que le problème est bien cadré puisque les ministères de l'Intérieur, de l'Habitat ainsi que l'Agence nationale pour la rénovation urbaine et la réhabilitation des bâtiments menaçant ruine font des efforts conjoints pour résoudre totalement ce problème. Entre 2012 et 2017, 27.000 bâtisses ont fait l’objet de conventionnement, pour un coût global de 3,64 milliards de dirhams dont la subvention du ministère a constitué le tiers.
Le scandale Bab Darna, la plus grande escroquerie immobilière que le Maroc ait connue a été aussi abordé dans cet entretien. La ministre a rappelé que l'Exécutif a placé un filet de sécurité pour éviter ce type d’arnaques pouvait faire des milliers de victimes. La ministre a cité le décret encadrant le dispositif de la Vente d’immeubles en état futur d’achèvement (Vefa). Celui-ci prévoit la restitution des échéances payées en cas de non-exécution du contrat de vente.
Enfin, au sujet de son parcours politique au sein du Mouvement populaire (MP), Nouzha Bouchareb, actuelle présidente du mouvement des femmes harakies, a affiché de grandes ambitions: elle n’a pas écarté une éventuelle candidature à la tête de sa formation politique. Quant à la possibilité de la voir candidate pour les élections législatives de 2021, pour elle, c'est chose acquise.
