L’expérience atypique du renseignement marocain, sur le front particulier de la lutte antiterroriste, revient au-devant de l’actualité internationale, et européenne en particulier. Dans une interview accordée au patron du site français «Mondafrique», Nicolas Beau, le Directeur du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), s’est d’abord dit «étonné» face à la détermination des terroristes à continuer de perpétrer des «actes de barbarie», en Europe particulièrement.
Le patron du BCIJ s’est dit également attristé par les récents attentats terroristes qui ont frappé la capitale belge, Bruxelles, faisant près de vingt-six morts et une centaine de blessés, en tenant à marquer son soutien et sa compassion pour leurs familles éplorées.
Le haut responsable sécuritaire marocain n’a tout de même pas manqué de pointer les failles dans le fonctionnement du dispositif sécuritaire en Belgique, et en Europe plus généralement, notamment cette négligence du «renseignement humain», d’ailleurs la clef de réussite du renseignement marocain.
Il faut bien noter que le renseignement marocain a jusqu’ici fourni à ses homologues européens des informations précieuses qui leur ont permis d’éviter des attentats encore plus désastreux. Le patron du BCIJ en a voulu pour exemple et preuve les «renseignements» livrés par les services marocains à leurs homologues français au lendemain des attaques du 13 novembre, leur permettant de localiser le commando des attentats de Paris, dont Abdelhamid Abaaoud.
Les services marocains ont réussi à accomplir un travail de maillage au sein des mosquées, ainsi que dans les quartiers défavorisés en Europe, constituant un véritable vivier pour les recruteurs et autres candidats au terrorisme.
Comme le souligne Abdelhak Khiame à "Mondafrique", une meilleure approche du fléau ne passe pas uniquement par le circuit sécuritaire. L’Europe devrait aussi prendre exemple sur l’expérience marocaine dans la lutte inlassable menée sur le front social et religieux, à travers le combat contre la précarité et les idées extrémistes.