"Toutes les parties libyennes s'appuient maintenant sur les forces étrangères pour défendre leurs agendas et leurs intérêts. Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement (reconnu par l'ONU) est défendu par l'Italie, la Turquie et le Qatar alors que, de l'autre côté des rivalités, on trouve le maréchal Khalifa Haftar, de l'Est libyen, appuyé par l'Egypte et les Emirats arabes unis", explique Mohamed El Arbane.
Selon le politologue, la menace d'une "intervention militaire généralisée des forces étrangères risque de précipiter une implosion dans ce pays".
Mohamed El Arbane, professeur de droit international à l'université Abdelmalek Essaâdi de Tétouan, estime que "l'échec de la conférence de Berlin -à laquelle le Maroc n'a pas participé- a donné le feu vert à l'intervention des forces étrangères sur la scène libyenne".
Lire aussi : Vidéo. Libye: pour l’ONU, l’Accord de Skhirat reste l’unique cadre international pour la résolution du conflit
La position du régime algérien sur le conflit libyen suscite, selon lui, des interrogations.
"Il existe un risque d'aggravation de la situation en Libye de par la position algérienne", a déclaré le politologue "n'excluant pas une intervention militaire" du régime vert-kaki.
Mohamed El Arbane a par ailleurs mis en exergue l'accord de paix signé en 2015 à Skhirat par les belligérants. "Le seul cadre pour l'instauration de la paix et de la sécurité en Libye est l'accord de Skhirat", a-t-il martelé avant de proposer un second round de négociations de paix, également à Skhirat.
Par ailleurs, la Ligue arabe vient d'annoncer qu'elle tiendra mardi 23 juin une réunion, par vidéoconférence, autour d'un plan de paix proposé par l'Egypte.
Le chef de l'Etat égyptien, allié du maréchal Khalifa Haftar, a menacé lundi de recourir à une intervention militaire si le gouvernement de Fayez al-Sarraj poursuit son avancée vers l'est de la Libye", région limitrophe de l'Egypte.