"Le CNDH va entreprendre des contacts avec le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi au sujet des dispositions du code pénal relatives à la peine de mort", et notamment sur la revendication de "l'abolition" de la peine capitale, a affirmé la présidente du Conseil, Amina Bouayach, dans un entretien pour Le360, dans le contexte de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la peine de mort.
Au Maroc, la peine de mort existe dans la législation mais elle n'est plus appliquée depuis les années 1990. Il existe actuellement dans les prisons quelques 120 prisonniers condamnés à mort. Certains d'entre eux ont vu leur peine commuée en prison à vie.
Selon Amina Bouayach, "le nouveau ministre [de la Justice] est évidemment appelé à livrer sa propre vision sur le projet de code pénal".
"Nous communiquerons avec lui sur ce sujet et nous souhaiterions franchir le pas vers l'abolition d'une manière claire de la peine de mort", a-t-elle déclaré.
Amina Bouayach a d'autre part indiqué que CNDH et de la Coalition marocaine contre la peine de mort ont organisé, jeudi dernier à Rabat, une rencontre dans l’objectif a été relancer le plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort.
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Cette célébration s'est tenue sous le thème générique des "femmes condamnées à la peine de mort, des cas dont les réalités restent invisibles", un thème qui, selon la présidente du CNDH, "veut montrer que les indications concernant la situation des femmes condamnées à la peine capitale se font très rares".
Au Maroc, a précisé Amina Bouayach, "deux femmes condamnées à la peine capitale sont détenues dans deux prisons", aussi, lors de cette célébration, le CNDH a réitéré sa ferme position au sujet de l'abolition de la peine de mort, "une position que notre organisme a adoptée depuis plusieurs années".
"Aujourd'hui, le CNDH réaffirme cette position qui s'appuie sur deux points à savoir que cette peine porte gravement atteinte aux droits de l'Homme", car, a poursuivi Amina Bouayach, il s'agit d'un processus que le Maroc a entamé depuis 20 ans.
La seconde raison a trait, a souligné Amina Bouayach, "à l'article 20 de la constitution qui stipule que le droit à la vie est un premier droit que le législateur doit préserver".
Enfin, la présidente du CNDH a appelé à "l'élargissement du mouvement national de lutte contre la peine capitale".