Le chef du polisario, Brahim Ghali, en veut à mort à la Mauritanie, et aux nouveaux maîtres de Nouakchott, en particulier. Du moins l’eût-il signifié (voir vidéo ci-contre), en marge du «15è Congrès du polisario», organisé du 19 au 23 décembre 2019, dans la localité de Tifariti.
À peine reconduit pour un deuxième mandat à la tête du front séparatiste à la solde d'Alger, il s’est lancé dans un laïus au ton ridiculement menaçant envers la Mauritanie, en faisant miroiter le spectre d’une «déstabilisation» dont pâtiraient, en premiers, et «l’État mauritanien et le peuple mauritanien»!
Lire aussi : Quand le Polisario soutient Ould Abdel Aziz dans son conflit avec Ghazouani
Précisons que cette menace à peine voilée n’a jamais été proférée sous la longue mandature de Mohamed Abdelaziz, dont les relations avec le Maroc ont traversé, depuis son arrivée au pouvoir en 2008, une période assez difficile, tellement il a fait le jeu d’Alger et du front polisario.
Or, cela ne semble plus le cas avec le nouveau président mauritanien, Mohamed Ould El Ghazouani, et le nouveau ministre des Affaires étrangères, Ismaïl ould Cheïkh Ahmed, dont le "délit, semble-t-il, est d'avoir simplement plaidé pour davantage d’implication mauritanienne pour sortir le conflit artificiel du statu mortifère voulu par Alger, pour ne pas parler de la «Isaba» de Rabouni, aussi grande bénéficiaire du maintien de ce différend, dont elle continue de tirer les dividendes, en hypothéquant le passé, le présent et l’avenir d’une population assiégée depuis maintenant 44 ans.
Mais passons, car la menace anti-mauritanienne proférée par le chef du polisario n'est pas anodine. Elle dénote un haut degré d'agacement chez la direction séparatiste, aujourd'hui plus que jamais isolée sur la scène aussi bien interne qu'internationale. Elle est prise actuellement entre le feu de la révolte interne imminente à Tindouf et le feu des désaveux qu'elle n'a eu cesse d'essuyer courant 2019.