Lors de ce point de presse, co-animé avec la secrétaire générale de la Conférence de Marrakech sur les migrations, Louise Arbour, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, a mis en avant l’esprit d’anticipation dont a fait preuve le Maroc vis-à-vis du phénomène migratoire, faisant valoir le caractère humain de la politique adoptée par le royaume.
Sur un total de 60 000 demandes de régularisation, 50 000 ont reçu une réponse favorable, soit un taux de satisfaction de l’ordre 90%. «Il s’agit du taux de régularisation le plus élevé à l’échelle international», a indiqué Bourita.
La politique migratoire du Maroc, a-t-il ajouté, s’appuie sur le principe de la responsabilité dans la lutte contre les réseaux de trafic d’êtres humains.
«Le Maroc a pris des mesures concrètes et fermes contre ces réseaux. Nous avons travaillé avec la coopération des ambassades et l’implication forte des organismes internationaux pour favoriser le retour des migrants, victimes de ces réseaux, dans leur pays d’origine, conformément aux standards internationaux, et non dans un cadre répressif. Ce n’est pas dans nos pratiques de faire le "gendarme" en mettant les migrants dans le désert», a ajouté Bourita.
Interrogée sur les outils permettant de s'assurer de la mise en œuvre du Pacte de Marrakech, Louise Arbour a, de son côté, souligné que les Etats se sont entendus pour intégrer dans ce document des mesures d’évaluation à l’échelle nationale, régionale et internationale. «Le Pacte invite les Etats à faire des évaluations. Les médias, la société civile doivent s’intéresser de près à la mise en œuvre des initiatives encouragées par le Pacte», a renchéri celle qui a été la secrétaire générale de cette conférence de Marrakech sur les migrations.
Pour Nasser Bourita, l’un des défis qui se présentent face à ce pacte de Marrakech, est celui de l’universalité, en ce sens qu’il va falloir convaincre les pays qui n’ont pu encore se joindre au Pacte.
Selon le ministre des Affaires étrangères, "le défi de la mise en oeuvre du Pacte sera mesurée à l’aune de l’appropriation par les Etats de ses dispositions". Nasser Bourita a enfin souligné la nécessité d’avoir une meilleure connaissance du profil des migrants pour remédier aux stéréotypes qui tournent autour de ce phénomène.
«Si, dans cinq ans, le débat sur la migration n’est pas pris en otage dans des logiques politiciennes en lien avec des échéances électorales, la Conférence de Marrakech aura donc été utile», a-t-il conclu.