Les spécialistes du droit international interrogés par le360 estiment que le Maroc rejettera cette option de fonds biaisée. Pour le chercheur en études géo-stratégiques, Abdallah Saaf, la cour de port Elisabeth contrairement au tribunal du Panama a voulu s’attribuer le rôle de compétence universelle en invoquant les dispositions de la constitution sud-africaine et en se donnant le droit de juger l'affaire.
«Or, nous savons, a-t-il affirmé, que sur la base du droit international public tel que pratiqué, la compétence universelle ne s'applique que pour des crimes contre l'humanité, comme le génocide, ce qui est loin d’être le cas du phosphate marocain». Abdallah Saaf ajoute que «la légalité de l'exploitation par le Maroc de ses ressources n'a jamais été évoquée par des textes internationaux et n'a jamais été remise en question».
Le professeur El Mostafa Rezrazi estime que le premier verdict du tribunal sud-africain comporte trois dysfonctionnements liés aux aspects éthique, juridique et politique. «La partie sud-africaine n'a pas respecté le caractère technique de l'escale du bateau, celui-ci ne fait pas l'objet d'un avis de saisie international», a-t-il affirme, soulignant le fait que les verdicts, premier et deuxième, sont de nature politique. «Le comportement de l'Afrique du Sud porte gravement atteinte à la justice et à la démocratie dans ce pays. Le Maroc est fort et bien armé pour défendre ses droits et son sahara», a-t-il conclu.