La polémique autour de la pension de retraite dont bénéficie Abdelilah Benkirane bat son plein dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Celui qui est désormais l'ancien chef du gouvernement durant deux mandats (2011- 2017) et l'ex-secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD -à la tête de la coalition), tente en ce moment un retour en force sur la scène politique.
Abdelilah Benkirane reconnaît lui-même bénéficier de quelque 90.000 dirhams par mois, en plus d'autres avantages. "Quoi de plus normal, puisque certains de mes prédécesseurs bénéficient de ce même privilège", argumente-t-il.
Sauf que Benkirane se met, une nouvelle fois, en porte-à-faux avec des principes qu'il a autrefois prônés, alors que son parti se trouvait dans l'opposition. En voici d'ailleurs la preuve.
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Lors d'une séance des questions orales à la Chambre des représentants, en 2001, Saâd Eddine El Othmani, alors député de l'opposition, élu du Parti de la Justice et du Développement, interpelle le ministre de l'Économie et des finances d'alors, Fathallah Oualalou, sous le deuxième gouvernement de coalition dirigé par Abderrahmane Youssoufi, qui était, à cette époque, également le secrétaire général de l'Union socialiste des forces populaires (USFP). Le thème de cette question orale de Saâd Eddine El Othmani? Les pensions de retraite des anciens ministres.
Au pupitre, Oualaâlou répond alors tout à fait académiquement, en se référant à la Constitution.
Abdelilah Benkirane, assis dans l'hémicycle, en tant qu'élu du Parti de la Justice et du Développement, exige un éclairage supplémentaire, et assène ce commentaire sans appel: "c'est bien de s'occuper des anciens ministres, mais au lieu de leur accorder d'importants dividendes, il vaut mieux s'occuper de l'ensemble de la population qui est dans le besoin".