Vidéo. Quand le président du GPRA venait solliciter l’aide du Maroc pour l'indépendance de l'Algérie

1er janvier 1959, Rabat: Ferhat Abbas venu demander l'aide du roi Mohammed V contre l'occupant français. 

1er janvier 1959, Rabat: Ferhat Abbas venu demander l'aide du roi Mohammed V contre l'occupant français.  . DR

Une vidéo postée sur Twitter montre l’accueil chaleureux réservé le 1er janvier 1959 à Ferhat Abbas, président du gouvernement provisoire algérien, par le souverain Mohammed V, qui assure son hôte du "soutien inconditionnel" du royaume à la lutte de l'Algérie pour l’indépendance. Décryptage.

Le 27/06/2019 à 13h44

Lors de cette visite historique, le souverain Mohammed V assure le président du GPRA, alors tout juste créé en exil (Le Caire), du soutien ferme du royaume du Maroc à la lutte du peuple algérien frère pour son indépendance.

Dans cette vidéo, partagée sur Twitter entre autres réseaux sociaux, on y voit clairement l’accueil chaleureux réservé à l’illustre hôte algérien, alors que son pays était encore sous occupation française, a contrario du Maroc qui a acquis son indépendance en 1956.

Les membres Gouvernement provisoire de la république algérienne avaient alors multiplié les visites au Maroc, dont le soutien avait été crucial à la libération du peuple algérien du joug du colonialisme français.

Le 6 juillet 1961, et alors que la lutte algérienne contre l’occupant français entrait dans une phase déterminante, le président du GPRA s'était de nouveau rendu au Maroc, où il avait reçu une nouvelle assurance du défunt roi Hassan II du "soutien inconditionnel" du royaume. 

«Le gouvernement de S.M le roi du Maroc réaffirme son soutien inconditionnel au peuple algérien dans sa lutte pour son indépendance et son unité nationales. Il proclame son appui sans réserve au Gouvernement provisoire de la République algérienne dans ses négociations avec la France, sur la base du respect de l’intégrité du territoire algérien. Le gouvernement de S.M le roi du Maroc opposera par tous les moyens toute tentative de partage ou amputation du territoire algérien», indique en substance une déclaration conjointe dûment signée par les deux parties.

Cette déclaration mentionne également le fait que "le Gouvernement provisoire de la République algérienne reconnaît pour sa part le problème territorial posé par la délimitation imposée arbitrairement par la France entre les deux pays, qui trouvera sa solution dans des négociations entre le gouvernement du Royaume du Maroc et le gouvernement de l’Algérie indépendante".

A cette fin, les deux gouvernements avaien alors décidé de créer une commission algéro-marocaine qui devait se réunir dans les meilleurs délais pour procéder à l’étude et à la solution de ce problème, dans un esprit de fraternité et d’unité maghrébine.

Cette déclaration conjointe n’avait été rendue publique par le gouvernement marocain que le 22 octobre 1963, mais dix ans plus tôt, le quotidien El Moudjahid, organe officiel du FLN, dans son édition du 19 juillet 196l, avait publié ce communiqué commun qui faisait suite aux entretiens entre feux Hassan II et Ferhat Abbas.

Il convient de préciser que feu Mohammed V avait décliné une offre française pour la restitution des territoires amputés de l’Oriental marocain au profit de l’Algérie française. On pense particulièrement à Maghnia, Tindouf et Colomb-Béchar. Pour lui, la question ne devait être abordée qu’une fois l’indépendance des frères algériens acquise.

Or, c’était compter sans la trahison du «clan d’Oujda», à leur tête le premier président de l’Algérie indépendante Ahmed Ben Bella et son ministre de la Défense, le colonel Houari Boumediene, de son vrai nom Mohammed Boukharrouba, lesquels non seulement ont renié les engagements de l'Algérie envers le Maroc, mais également provoqué le premier conflit fratricide avec le royaume, la guerre des Sables de 1963. 

Et ce n'est pas tout! En 1973, le colonel Houari Boumédiène (arrivé à la tête du pouvoir à bord d'un char!), avait "récupéré" une poignée d'étudiants sahraouis marocains sur le sol algérien pour en faire un "mouvement de libération", nommé front polisario, que le régime algérien continue, à ce jour, d'instrumentaliser à des fins hostiles envers l'intégrité territoriale du royaume du Maroc. 

Cette attitude délibérément hostile contraste de manière flagrante avec les sacrifices énormes consentis par le Maroc en faveur de l'Algérie. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 27/06/2019 à 13h44