"C'est le seul projet sérieux, crédible, réaliste et pragmatique que le Maroc a proposé en 2007", pour résoudre le différend créé en 1975 par l'Algérie, a affirmé le politologue dans un entretien avec Le360. "C'est pour cette raison que le Conseil de sécurité a entériné ce projet", selon le chercheur. Le régime algérien, quant à lui, continue de le récuser au profit de ses propres desseins: la déstabilisation du Maroc et de la région toute entière, selon Mohamed Tajeddine Hosseini.
Selon l’expert, le régime militaire "s'oppose aux tables rondes, mais le Conseil de sécurité de l’ONU, dans sa majorité écrasante, a maintenu ce format de pourparlers", dont les deux précédentes éditions ont eu lieu à Genève en 2018 et en 2019. "L'ONU vient de dire clairement, via la résolution 2602, que les quatre parties dans le conflit sont le Maroc, l'Algérie, les séparatistes et la Mauritanie", a souligné Mohamed Tajeddine Hosseini.
Le ministre des Affaires étrangères a expliqué, vendredi juste après l'adoption (13 voix pour et 2 abstentions) de cette résolution, "qu'aujourd'hui le problème (du refus des tables rondes par Alger) se situe entre l'Algérie et la résolution du Conseil de sécurité". Et d'ajouter, "si l'Algérie a un problème, c'est avec la communauté internationale et le Conseil de sécurité qu a, à au moins trois reprises, mentionné la table ronde comme cadre exclusif pour la poursuite du processus et, à cinq reprises, a appelé l'Algérie à participer à ce processus".
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Le politologue a abondé dans le même sens. Ce dernier a par ailleurs noté que la résolution 2602 "a mis en garde l'Algérie et les séparatistes contre toute violation du cessez-le-feu dans la région". "Toute violation sera sanctionnée". Mohamed Tajeddine Hosseini a en outre relevé deux importants points dans la résolution. Le premier concerne les droits de l'homme et les mensonges des adversaires du Maroc sur leur violation. "Le Conseil de sécurité, a-t-il dit, a mis en exergue le rôle que joue le Conseil national des droits de l'homme (CNDH) à travers ses bureaux de Laâyoune et de Dakhla".
Enfin, le politologue a mis le point sur un autre obstacle que pose l'Algérie, à savoir son refus d'effectuer un recensement des réfugiés des camps de Tindouf, dans le sud-est algérien. "Le Conseil de sécurité a une nouvelle fois appelé le régime d'Alger à réaliser ce recensement. Mais les autorités de ce pays refusent parce qu'il offre des droits aux réfugiés, notamment la régularisation de leur statut et la libre circulation", a conclu ce professeur des relations internationales à l'Université Mohammed V de Rabat.