Décidément, toute fille sahraouie naturalisée espagnole doit réfléchir à deux fois avant de s’aventurer à Tindouf tellement le déplacement du côté des camps devient synonyme de calvaire. Après la tristement célèbre affaire de Mahjouba, partie en août 2014 de Valence à Tindouf où elle a été séquestrée pendant au moins quatre mois, c’est au tour d’une autre jeune fille sahraouie de vivre, depuis une dizaine de jours, le même cauchemar.
Maloma Morales, sahraouie résidant à Mairena del Aljarafe, à Séville, ne donne pas signe de vie depuis un improbable voyage à Tindouf où elle a souhaité voir ses parents biologiques. Elle n’en est pas revenue, pour le plus grand malheur de sa famille adoptive.
Maloma Morales, 22 ans, est arrivée à Meirena del Aljarafe, commune située à Séville, sud de l’Espagne, quand elle avait 7 ans, explique son père adoptif, Jose Morales, au site d'information espagnol ABC de Sevilla.
«Sa famille biologique a accepté qu’elle continue de vivre avec nous à Séville quand la fille a atteint l’âge de 12 ans», poursuit le père adoptif, précisant que l’intéressée elle-même a toujours marqué sa préférence pour Séville et pour elle il n’a jamais été question de retourner vivre dans les camps sahraouis.
Simplement, Maloma n’a pas oublié les camps où elle a vu le jour. Majeure, naturalisée espagnole, elle croyait pouvoir se rendre à Tindouf et retourner "normalement" à Séville où elle a grandi et s'est épanouie. Sauf que ce n’est pas de cet œil que cela est vu à Tindouf, où elle est séquestrée depuis dix jours contre son vœu et celui de ses parents adoptifs affligés à l’idée de ne pouvoir récupérer leur fille adoptive.