S'il est de coutume que les visites des chefs des armées des pays amis se multiplient au siège de l'état-major des FAR à Rabat, celle effectuée hier lundi 11 décembre par l'amiral Christophe Prazuck, chef d’état-major de la Marine nationale française, n'a rien de routinier. "La conclusion d'un nouveau deal avec la France pour renforcer les capacités dissuasives des forces navales marocaines était en effet au centre des entretiens entre le général de corps d'armée Abdelfatah Louarak, inspecteur général des Forces armées royales, et le chef d'état-major de la Marine nationale française", apprend Le360 auprès d'une source fiable.
Le Maroc, principal client de l'industrie militaire française, se dirige vers l'acquisition de nouveaux équipements et d'armes au profit de ses forces navales. Selon nos informations, l'objet du nouveau deal franco-marocain est notamment d'équiper la plus grosse et la plus puissante frégate d'Afrique (avec la frégate "Tahya Misr" égyptienne, également de classe Aquitaine), de missiles anti-sous-marins. Il s'agit de la frégate furtive Fremm Mohammed VI qui, rappelons-le, a été acquise par le Maroc début janvier 2014 pour un montant de 470 millions d’euros. Avec la France, le Maroc est en effet le seul pays à prendre possession de ce bijou de l'industrie navale française, destiné aussi bien à la lutte sous-marine qu'à la défense anti-aérienne.
Avec l'acquisition de missiles anti-sous-marins, entre autres moyens de défense navale dont des hélicoptères, la Fremm Mohammed VI aura ainsi franchi un nouveau pas dans le renforcement de ses capacités dissuasives et de défense, à la faveur d'un rééquilibrage des rapports de force avec des pays voisins tels l'Espagne et l'Algérie qui s’apprête à recevoir, en 2018, deux nouveaux sous-marins russes (modèle Project 636E diesel-électrique SSK), sachant que les forces navales algériennes possèdent déjà quatre sous-marins diesel-électrique SSK, dont deux de l’ancien modèle (Project 877EKM Kilo) livrés en 1987 et 1988, ainsi que deux autres réceptionnés en 2010.
Interrogé par le360 sur la possibilité pour le Maroc d'acquérir à son tour ses premiers sous-marins, un expert militaire a expliqué que le royaume n'a pas tant besoin de submersibles que de moyens pour renforcer ses capacités de défense et de dissuasion. L'acquisiton de la Fremm Mohammed VI illustre parfaitement cette stratégie destinée à défendre les eaux territoriales nationales, en Méditerranée comme dans l'Atlantique, contre toute forme de menace.