Le citoyen algérien Mohamed Benbatouche ne mettra pas Brahim Ghali à l’abri de la justice espagnole. L’hospitalisation, sous cette fausse identité de Mohamed Benbatouche, du chef du Polisario est désormais reléguée au second plan par la relance de plaintes, émanant de plusieurs citoyens et associations. Il doit rendre des comptes pour d’ignobles crimes: génocide, crime contre l’humanité, terrorisme, détention arbitraire, torture, assassinats, viols…
La gravité des crimes dont est accusé le chef du Polisario met l’exécutif espagnol dans une situation très embarrassante. Même si Alger a probablement reçu des garanties pour que Brahim Ghali soit soigné en Espagne, sans être inquiété, la révélation de la véritable identité du citoyen algérien Mohamed Benbatouche crée une situation difficilement gérable pour le gouvernement espagnol.
Des espagnols (es) vent debout contre Brahim GhaliLe chef du Polisario est cerné de toutes parts. Ce ne sont pas seulement les Sahraouis qui demandent qu’il soit interrogé et jugé pour l’ensemble de son palmarès criminel. Mais également des citoyens espagnols qui ont eu à pâtir des actes terroristes du Polisario, perpétrés sous le commandement direct de Brahim Ghali.
Il s’agit des descendants des pêcheurs canariens assassinés par le Polisario entre 1973 et 1986 et qui se sont regroupés au sein de l’Association canarienne des victimes du terrorisme (ACAVITE). Cette ONG a publié, ce samedi 24 avril 2021, un communiqué pour demander l’arrestation immédiate de Brahim Ghali. ACAVITE ne cache pas son étonnement de voir le chef des tortionnaires a pu entré en Espagne et qu’il y soit soigné dans un hôpital public.
L’ONG canarienne est ulcérée par les propos des responsables gouvernementaux à Madrid qui ont invoqué des "raisons humanitaires" pour justifier l’autorisation donnée à Brahim Ghali de fouler le sol espagnol. Les mots utilisés par cette association sont très durs à l’égard du gouvernement accusé de "blanchiment des actions terroristes perpétrées par Brahim Ghali, sous prétexte de la maladie et de prétendues raisons humanitaires".
Cette association rappelle qu’un mandat d’arrêt a été promulgué par José de la Mata, juge à la cour centrale de l’Audience nationale, contre Brahim Ghali pour "assassinats, enlèvements, mitraillages de Canariens, terrorisme, génocide et crime contre l’humanité".
L’appel de Saâdani MalainineLes Espagnols ne sont pas les seuls à demander justice. Saâdani Malainine est l’une des premières victimes à se manifester dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Victime de graves violations, cette actrice associative et membre du Conseil consultatif des affaires sahariennes (Corcas), a subi les affres de la déportation à Cuba. Elle fait partie de ces milliers de jeunes sahraouis envoyés par le front se faire endoctriner chez Castro et y subir un véritable lavage de cerveau.
Saâdani Malainine est aussi l’une des premières victimes des tortionnaires du Polisario à avoir déposé plainte en Espagne. Cela remonte à 2007 et ladite plainte n’a été déclarée recevable qu’en 2013, avant d’être rangée dans les tiroirs pour les raisons citées plus haut.
"Les victimes veulent que les opinions publiques, espagnole et internationale, soit informée des souffrances des milliers de Sahraouis dans les camps de la honte (…). Nous voulons que justice soit faite et que les accusés dans cette affaire n'échappent pas à la justice et répondent de leurs crimes graves contre des milliers de victimes innocentes", avait affirmé, à l’époque, Saâdani Malainine. La procédure n’a pas abouti, mais ce n’était que partie remise.
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"Nous sommes la voix de ceux qui n’ont pas de voix, ceux qui sont morts ou qui sont toujours retenus dans les camps", affirme Saâdani Malainine qui appelle le royaume d’Espagne à rendre justice aux victimes.
"Ces gens-là (Ghali et Co., ndlr) ont du sang sur les mains (…). Nous avons confiance en la démocratie espagnole et notre espoir est d’être rétablis dans nos droits", enchérit Saâdani Malainine qui, à son tour, a déposé un mémoire pour demander à ce que le tortionnaire en chef soit interrogé par la justice espagnole.
En mars dernier, pour rappel, cette activiste avait lancé un appel à mettre fin au calvaire des femmes de Tindouf comme le montre une autre vidéo enregistrée à l’époque.
Brahim Ghali fait aussi l’objet d’une plainte pour viol, déposée en 2013 auprès de l’Audience nationale, la plus haute juridiction en Espagne, par Khadijatou Mahmoud Mohamed Zoubeir qui l’accuse de l’avoir violée en 2010, à Alger, ville où Brahim Ghali officiait à l’époque en tant qu’ambassadeur de la RASD. Le témoignage de cette jeune femme, à visage découvert, est glaçant. Violée par Brahim Ghali dans les locaux mêmes de la représentation du Polisario à Alger, elle affirme: "j’ai quitté les lieux alors que je saignais encore".
Devant les graves crimes commis par Brahim Ghali, on comprend dès lors que les autorités espagnoles l’aient accueilli sous une fausse identité. C’est peine perdue: Brahim Ghali ne peut pas se soustraire à ses crimes.