Le porte-parole du SG de l’ONU, Stéphane Dujarric, a été catégorique en démentant, hier lundi 2 avril, à l’occasion de son point de presse quotidien, «tout mouvement militaire dans la zone tampon». «Nos collègues de la MINURSO n’ont observé aucun mouvement d’éléments militaires dans la zone tampon», a-t-il en effet affirmé, en s’abstenant d’en dire plus. «Je vais m’arrêter là»!, a-t-il conclu.
Pas d’arguments donc pour appuyer ce démenti aux affirmations pourtant avérées des autorités marocaines. Et ce ne sont ni les sites séparatistes ni les déclarations officielles des dirigeants du Polisario, et encore moins les démonstrations militaires organisées à l’occasion de chaque nouvelle échéance du dossier du Sahara au Conseil de sécurité, qui vont nous contredire. A aucun moment la Minurso n’a pris la peine de dénoncer ces violations, dont la dernière en date est celle qui a été perpétrée dans la localité marocaine de Mahbes, située à l’est du dispositif de défense marocain, et relevant de la province d’Assa Zag. "Quatorze éléments du front Polisario se sont introduits jeudi 29 mars, entre 18H10 et 19H00, dans la localité de Mahbes, à bord de quatre véhicules militaires de marque Jeep», rapportait en effet le360, sur la foi d’une source fiable.
Il n’y a pas longtemps encore, précisément le 27 décembre 2017, la chaîne de télévision publique algérienne A3 diffusait en boucle les images du défilé militaire organisé en présence du chef du Polisario Brahim Ghali dans la localité d’Agouinit, située dans la zone tampon, à la faveur d’une énième escalade savamment orchestrée contre le Maroc. On ne parle évidemment pas du défilé devenu un rituel annuel de la soldatesque du FP dans la localité de Tifariti, située elle aussi dans la zone tampon.
Passons sur les shows militaires organisés fréquemment dans les soi-disant «zones libérées», entendez la zone tampon instaurée par l’ONU en vertu de l’accord de cessez-le-feu conclu le 6 novembre 1991. Mais peut-on aussi nier le mouvement des séparatistes déguisés en civils vers le dispositif de défense marocain où sont retranchées les Forces armées royales?
Les personnes en charge du dossier du Sahara à l’ONU auraient pu simplement consulter la presse séparatiste pour se rendre compte que ce mouvement «civil», orchestré par les milices armées du front séparatiste, a bel et bien eu lieu. Pas plus tard qu’hier lundi 2 avril, un site à la solde du front séparatiste se faisait l’écho du sit-in organisé samedi dernier (31 mars) à Bir Lahlou par un groupe nommé «Cri contre le mur». Plusieurs dizaines d’activistes du Polisario, accompagnés de «militants» étrangers, s’étaient en effet rassemblés dangereusement devant la ceinture de sécurité marocaine en se livrant à des actes de provocations à l’encontre des éléments des Forces armées royales.
Ce mouvement «civil» vers une zone où aucune aucune activité n’est censée être organisée, en vertu du protocole de cessez-le-feu dûment signé par les parties au conflit, ne semble pas avoir inquiété les observateurs militaires de la MINURSO. «Aucun mouvement ne doit être toléré dans la zone tampon», explique à le360 un connaisseur des missions de maintien de la paix, en l’occurrence les observateurs militaires de la Minurso, supposés être les premiers à dénoncer cette présence, qu'elle soit militaire ou civile.
D’aucuns objecteront le fait que le couloir terrestre de Guerguerat connaît également une activité, quoique faisant partie de la zone tampon. Il faut préciser que ce couloir préexiste même à la présence de la MINURSO et il a toujours été emprunté pour les besoins du trafic commercial. D’ailleurs, le SG de l’ONU, Antonio Guterres, a été on ne peut plus catégorique en précisant, en pleine crise autour de cette région hautement vitale, survenue à l’été 2016, que «le trafic commercial à Guerguerat ne doit pas être entravé».
Vous avez bien lu: "trafic commercial". Il ne s’agit donc nullement de violation, comme c’est le cas du sit-in provocateur orchestré par le Polisario et organisé, le 31 mars dernier, devant le dispositif de défense marocain.