Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, est au cœur d’une polémique née du slogan choisi pour encadrer la campagne de lutte contre la violence faite aux femmes et consacrant, selon les militantes féministes, des stéréotypes obsolètes, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mercredi 30 novembre. «La violence à l’égard des femmes, une preuve de lâcheté... Le respect des femmes, un signe de virilité», voilà donc le slogan de Hakkaoui qui a mis en colère les associations des droits des femmes. Celles-ci n’ont d'ailleurs pas lésiné sur les critiques pour dénoncer «un contenu conservateur et stéréotypé» et ont demandé au gouvernement de se pencher sur ce dossier, ajoute le journal. En tête de peloton, Houria Esslami, présidente du Groupe de travail onusien sur les disparitions forcées, a clairement mis en cause le choix de la ministre quant à ce slogan, souligne le journal qui ajoute que ce membre du Conseil national des droits de l’Homme explique, sur sa page facebook, que la violence contre les femmes est un crime puni par la loi, alors que la lâcheté n’est pas passible de sanctions juridiques. Et Esslami de préciser que le respect de la femme relève du respect des droits humains et de la dignité. Quant à la virilité, elle relève plutôt du discours masculin prévalant, notamment, dans les sphères conservatrices.
Par Mustapha Nouri
Le 29/11/2016 à 21h07