La circulaire adressée par le ministre de l’Education nationale aux présidents des facultés, circulaire dans laquelle il interdit toute manifestation au sein des campus, a suscité la polémique et beaucoup de débats. Saïd Amzazi a essayé de justifier sa décision en invoquant certains actes de violence et d’affrontements que connaît le milieu universitaire. Un phénomène qui demeure d’actualité depuis le début des années 1970, quand les fondamentalistes ont «occupé» les campus. Depuis, ils les ont transformés en une «base arrière» pour diffuser leur discours de haine et propager leur idéologie extrémiste. Pis encore, ils n’hésitent pas, le cas échéant, à provoquer des affrontements sanglants et à transformer l’université en «front» de guerre. Ce lieu de sciences et de savoir devient ainsi un terrain où les étudiants radicaux exercent les pires violences. Les violents affrontements qu’a connus la faculté Dhar El Mahraz de Fès, en 1993, demeurent profondément ancrés dans les esprits, après l’assassinat de l’étudiant gauchiste Ait Jid Benaissa. Le campus d’Oujda a connu les mêmes événements sanglants avec le meurtre de l’étudiant gauchiste Maati Boumli, après son enlèvement par des «gangs» fondamentalistes entraînés aux plus abjectes formes d’assassinats. L’hebdomadaire AL Watan rapporte, dans son édition du jeudi 9 mai, qu’un prétendu «organe des fatwas» l’avait condamné à mort après l’avoir accusé d’«athéisme» et de «sacrilège».
La publication de cette circulaire coïncide avec la montée des affrontements entre les autorités et le mouvement islamiste Al Adl Wal Ihssane dans les universités. Ces enceintes ont connu un déferlement de conférences dirigées par les prédicateurs de la mystification et du charlatanisme. Autant dire qu’Al Adl Wal Ihssane testait, pendant tout ce temps, ses «fortifications», son «Etat» et ses «cellules» au sein des campus tout en restant déterminé à ne pas céder ces «bases». Les islamistes fondamentalistes se nourrissent, en outre, de la colère de la rue en se greffant à tout mouvement de protestation. Ses dirigeants se retrouvent toujours dans les premiers rangs des mouvements radicaux et des manifestations violentes.
Aurtant dire qu’il n’existe qu’une seule issue pour mettre fin à la soif de sang d’Al Wal Ihassane et d’autres mouvements fondamentalismes, à savoir réhabiliter l’autorité des présidents des universités. Il faut leur donner l’autorité d’appréciation pour autoriser les activités qui ne vont pas à l’encontre du rôle principal de la faculté marocaine, afin de protéger la recherche scientifique et d’endiguer l’idéologie obscurantiste.