Le parcours du combattant imposé aux Marocains pour obtenir le visa Schengen ne cesse de se compliquer. Les délais d’obtention de rendez-vous ne cessent d’être prolongés, les documents demandés sont de plus en plus volumineux et la redevance connaît la même courbe ascendante. Normal que les Marocains désireux de voyager en Europe parlent d’humiliation et de mépris des autorités consulaires notamment espagnoles, françaises et italiennes. Ce qui gêne aux entournures, c’est que tout le monde est mis dans le même panier, que les demandeurs soient députés, professeurs universitaires, cadres, journalistes ou sportifs professionnels.
Une situation qui est devenue si intenable que le dossier épineux du visa Schengen est arrivé sur le bureau du ministre des Affaires étrangères, Nacer Bourita, de l’ambassadrice française Hélène Le Gal et de l’ambassadeur espagnol Ricardo Diez Rodriguez. Une pétition internationale demande une intervention urgente pour mettre fin aux souffrances de milliers de Marocains.
Le quotidien Al Massae rapporte dans son édition du mardi 29 octobre que les Marocains réclament l’accélération des procédures de délivrance du visa. Ils se plaignent en outre de l’impossibilité d’obtenir un rendez-vous et de la prolongation du délai d’attente pouvant dépasser les trois mois.
Pis encore, la prise de rendez-vous peut être annulée si le traitement des dossiers prend du retard. La pétition souligne que les demandeurs de visa languissent dans une longue file d’attente devant les bureaux des consulats et des prestataires de service sans pouvoir déposer leur demande. Des atermoiements, ajoute le même document, qui entravent les intérêts vitaux des citoyens comme ceux qui voyagent pour des raisons de santé, d’études ou d’affaires.
Le sujet avait été évoqué au Parlement mais la réponse de Mounia Boucetta, l’ex-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, avait surpris. Elle s’est convertie en avocate des consulats en affirmant que les mauvaises conditions d’accueil sont dues à la forte affluence et au non-respect des mesures de sécurité par les citoyens.
Il y a quelques mois, les ministres de l’Intérieur et de la Justice de l’Union européenne (UE) avaient décidé d’apporter de nouvelles modifications à la règlementation en vigueur en matière de visa Schengen. Des changements qui devaient apporter certaines améliorations mais qui étaient tributaires de mesures restrictives imposées aux pays tiers en matière de réadmission des migrants irréguliers.
Mais depuis, aucune amélioration n’a été constatée. Bien au contraire, les consulats de France, d’Espagne et d’Italie ont durci les conditions d’obtention du visa Schengen. Un visa qui est devenu un moyen de chantage pour l’UE afin d’imposer aux pays tiers leur diktat en matière d’immigration et de réadmission de leurs compatriotes.