La poussée migratoire vers les présides occupés dans le nord du royaume, Sebta et Melilla, est-elle réellement liée à l’instauration par le Maroc du service militaire obligatoire? Le conseil du gouvernement local de Sebta a répondu par l’affirmative, via sa déléguée chargée des Affaires sociales, des mineurs et de l’égalité, Adela Nieto.
«L’exode des mineurs marocains non accompagnés a augmenté, après l’annonce de l’instauration du service militaire obligatoire au Maroc», a cru savoir la ministre PP du gouvernement local de Sebta, affirmant se baser sur des «informations» dont disposerait l’administration coloniale.
Seulement, le haut responsable espagnol ne s’est pas rendu compte que le service militaire dont l’entrée en vigueur n’est prévue qu’à la fin de 2019 ne concerne pas les mineurs.
Une évidence criante que la déléguée espagnole devrait pourtant bien connaître, au lieu de réduire un phénomène transfrontalier à la seule et unique décision marocaine d’instaurer le service militaire obligatoire.
A moins que le volet militaire ne soit une source de préoccupation pour les hauts responsables espagnols, «l’explication» fournie par la délégation du gouvernement d’occupation local de Sebta pèche par la méconnaissance des réelles motivations de l’émigration clandestine.