La décision est tombée comme un couperet. Après la conseillère communale Aâtimad Zahidi, voilà qu’un autre membre du Mouvement de l’unité et de la réforme (MUR) et du parti de la Justice et du développement (PJD) annonce sa démission du parti de la Lampe et son bras idéologique. Il s’agit, en l’occurrence, de Yousra Mimouni, membre actif dans le parti et dans le mouvement depuis quelques années, à Tanger.
Dans sa livraison du 5 janvier, Al Akhbar indique que cette démission intervient suite aux attaques subies par la militante Yousra Mimouni en raison de ses positions sur les derniers développements au Sahara et la signature par le chef du gouvernement et par ailleurs secrétaire général du PJD, Saâd-Eddine El Othmani, de l’accord tripartite entre le Maroc, les Etats-Unis et Israël.
Dans une lettre adressée au coordinateur provincial de la Chabiba et au secrétariat local du PJD à Tanger, Yousra Mimouni a annoncé sa démission du parti après plusieurs années d’engagement dans ses rangs. Parmi les raisons de ce divorce annoncé, la militante explique que les institutions de la formation politique n'acceptent pas la critique. "Il m’est difficile de rester dans une institution qui refuse le débat, ignore la critique politique et se dirige vers la personnification", indique-t-elle.
La militante n’y va pas de main morte, révélant qu’un haut cadre de la formation islamiste l’a accusée d’"avoir vendu le match" pour avoir exprimé librement son opinion. Dans sa lettre, elle revient également sur les "mouches électroniques", dont les attaques ont été régulières après chaque sortie.
Dans une déclaration au quotidien, la militante indique que les attaques ont commencé depuis qu’elle a donné son avis sur l’affaire de Mustapha Ramid et sa défunte secrétaire non déclarée à la CNSS. "Au lieu de discuter mes idées, des dirigeants du PJD et du MUR discutaient en revanche de mon rouge à lèvres, de mon vernis à ongles, ainsi que de mon élégance".
Cette militante, très suivie sur les réseaux sociaux, déclare être issue d’une famille conservatrice, mais être libérée et ouverte à la vie. "J’ai rejoint le PJD de manière traditionnelle, car je croyais en son projet de réforme. Mais comment un parti, incapable de réformer sa maison interne, pourrait réformer les maisons extérieures”, regrette Yousra Mimouni.