D’éminents experts, contactés par MAP-Johannesburg, estiment que les deux pays semblent prêts à «tourner la page du passé» et à se consacrer désormais à la consolidation de leur dialogue politique en vue d’asseoir leurs relations sur une base de coopération bénéfique non seulement pour leur deux peuples mais également pour le continent africain.
L’accréditation officielle de Youssef Amrani «marque la fin d’un éloignement qui a commencé après le mandat de l’ex-Président Nelson Mandela», commente Greg Mills, directeur de la Brenthurst fondation, une organisation panafricaine basée à Johannesburg.
Greg Mills, auteur de plusieurs ouvrages sur le développement du continent africain, parle d’«une normalisation» des relations, qui devra baliser le chemin «pour une action conjointe des deux pays pour défendre leurs intérêts communs et ceux de l’Afrique».
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Le Maroc et l’Afrique du Sud sont désormais appelés à exploiter les multiples opportunités économiques et commerciales qui s’offrent à eux, argumente-t-il, estimant que de nombreuses opportunités s’offrent pour le partenariat entre Rabat et Pretoria.
C’est l’occasion, d’après le chercheur, pour les voix de changement et de modernisation dans les deux pays de monter au créneau pour pousser vers la concrétisation de ce partenariat.
Le rapprochement tant attendu entre les deux pays revêt une dimension continentale, souligne-t-il, expliquant que les deux pays sont bien positionnés pour jouer le rôle de catalyseur dans le contexte de l’émergence africaine.
«Ce rapprochement ne peut qu’être bénéfique pour l’Afrique eu égard au rôle de leadership que les deux pays jouent: le Maroc en Afrique du Nord et de l’Ouest et l’Afrique du Sud dans la partie australe du continent», souligne, en outre, Greg Mills.
L’ambassadeur du Maroc a donné le ton suite à la présentation de ses lettres de créance, soulignant dans des déclarations aux médias, que le rapprochement entre le Maroc et l’Afrique du Sud sera avantageux non seulement pour les deux pays, mais également pour l’émergence d’une Afrique plus prospère qui avance d’un pas déterminé sur la voie de son émergence.
Cette perspective prometteuse passe inéluctablement par un renfoncement du dialogue politique et un approfondissement de la coopération économique.
Cette vocation des deux pays se renforce, comme l’a expliqué Youssef Amrani, par la position de Rabat et de Pretoria en tant que premiers investisseurs Africains en Afrique.
Les deux pays constituent, en effet, des hubs régionaux qui, à la faveur d’une intégration plus avancée, sont en mesure d’insuffler une nouvelle dynamique aux échanges interafricains et à la coopération sud-sud.
Sur le registre du dialogue politique, Liesl Louw-Vaudran, experte des questions africaines au sein de l’Institut des études sécuritaires (ISS, basé à Pretoria), plaide pour une volonté partagée de part et d’autre pour aplanir les difficultés et mettre en place un cadre propice à l’éclosion de ce partenariat marocco-sud-africain que les communautés d’affaires notamment dans le pays arc-en-ciel appellent de leur vœu.
Il convient, en outre, de souligner que le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, en recevant Youssef Amrani avec les ambassadeurs d’autres pays, a exprimé la volonté de son pays d’approfondir le dialogue politique et la coopération avec tous les pays concernés.
«En tant que gouvernement et peuple de l’Afrique du Sud, nous souhaitons approfondir notre partenariat économique, notre dialogue politique et notre coopération dans les questions d’intérêt commun», a déclaré le président sud-africain.
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Le rapprochement entre Rabat et Pretoria marque le début d’une nouvelle ère de coopération entre le Maroc et l’Afrique du Sud, note Liesl Louw-Vaudran, soulignant que la longue période de froid dans les relations entre les deux pays était «une aberration» qu’il fallait corriger, d’autant qu’il s’agit de deux pays ayant une grande influence dans le continent africain.
Les analystes sud-africains estiment que désormais le secteur économique doit suivre pour donner aux relations marocco-sud-africaines l’élan nécessaire pour le bien des deux pays et celui du continent.
De la zone de libre-échange continentale au renforcement des institutions de l’Union Africaine en passant par l’agriculture, les services financiers ou encore les énergies renouvelables, les deux pays ont une vaste expertise qu’il faudra dorénavant exploiter, pour placer l’Afrique résolument sur une trajectoire de développement durable, souligne Liesl Louw-Vaudran.