25% à 30% des pharmaciens sont menacés de faillite à cause des répercussions de la crise sanitaire. C'est en tout cas ce que rapportent les professionnels du secteur. Dans son édition du lundi 8 mars, Assabah indique que les pharmacies ont subi une baisse sèche de 70% de leur chiffre d'affaires en raison, entre autres, de la période de confinement décrétée en mars 2020, pour une durée de plus de 2 mois. Cette estimation vient de l'Ordre national des pharmaciens qui explique que la perte de revenus subie par une partie de la population à cause de la crise sanitaire est également une cause de la situation critique que vit le secteur. Toujours selon Assabah, sur les 12.000 officines en activité, 3.000 à 3.500 sont actuellement dans une situation financière critique qui les menace de faillite. Rapportant les déclarations de l'Ordre des professionnels de ce secteur, le journal ajoute qu'une à deux pharmacies mettent la clé sous la porte chaque semaine. A celles-ci s'ajoutent les officines dont les propriétaires fuient la justice comme des criminels car ils n'ont pu honorer leurs échéances bancaires, notamment les chèques impayés. Et, pour ne rien arranger à la situation, les professionnels dénoncent une concurrence déloyale des ventes de médicaments en ligne qui prolifèrent. D'ailleurs, sur ce dernier point, les professionnels pointent du doigt la responsabilité du ministère de la Santé qui, selon eux, ne fait rien pour mettre un terme à cette aberration dont les auteurs sont des personnes non qualifiées pour vendre des médicaments à des citoyens. Toujours selon des sources professionnelles, Assabah
avance que le secteur du médicament reste très faible au Maroc, d'autant que la consommation des Marocains ne dépasse pas 400 dirhams en moyenne chaque année. Et encore, ce chiffre est basé sur des estimations avant-Covid-19 car, depuis, ce niveau de consommation s'est inscrit en forte baisse. Sur un autre registre, il semblerait que la situation actuelle n'est qu'une conséquence d'une série de maux qui rongent le secteur de la pharmacie d'officine depuis plusieurs années déjà, et que le contexte de pandémie n'a fait qu'aggraver. Ces maux, souligne Assabah, peuvent être classés en deux volets. Le premier est celui de la non-application de certaines dispositions du Code de la pharmacie qui ne nécessitent aucune loi spécifique. Le second est celui de la réforme oubliée des instances de représentations du secteur.