Lors d’une intervention à l’occasion d’un événement organisé en marge de la COP 30, qui se tient actuellement à Belém, au Brésil, le président de la région Casablanca-Settat, Abdelatif Maazouz, a annoncé que plus de 78 milliards de dirhams ont été mobilisés au Maroc d’ici 2029 pour créer un système de transport public moderne, propre, multimodal et accessible.
Cette démarche ambitieuse place le Royaume dans une dynamique forte d’adaptation aux défis climatiques et urbains, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mercredi 19 novembre. Près de 11 milliards de dirhams seront consacrés à l’acquisition de 3.750 bus de nouvelle génération, alors que 67 milliards de dirhams seront investis dans des projets de transport sur voies réservées. Ceux-ci incluent notamment le développement de lignes de tramways, de trains express régionaux et de trains régionaux classiques. À travers ces initiatives, le pays souhaite non seulement réduire ses émissions polluantes, mais également diversifier les moyens de mobilité durable à la portée du plus grand nombre.
La région de Casablanca-Settat joue un rôle crucial dans ce plan, explique Al Ahdath Al Maghribia. Son président a rappelé que le conseil régional avait renforcé ses investissements dans les infrastructures de transport urbain et rural, en allouant quelque 25 milliards de dirhams via son plan de développement régional, soit 40% de son budget total. L’objectif est de bâtir un système de mobilité intégré reposant principalement sur le duo tramway-train, complété par une modernisation profonde du réseau de bus. La création prochaine d’une plateforme numérique multimodale, permettant d’obtenir des informations en temps réel, marque également un pas vers une mobilité plus intelligente et plus fluide.
Lors de son discours, le responsable régional a insisté sur l’impact de l’élargissement du réseau routier urbain et rural sur la fluidité du trafic et la qualité de l’air. Les stations de surveillance environnementale installées dans la région ont ainsi permis d’observer une amélioration notable entre 2023 et 2025, signe que les investissements commencent déjà à porter leurs fruits, souligne Al Ahdath Al Maghribia.
Dans un contexte continental marqué par de fortes inégalités en matière d’accès aux transports durables, le Maroc réaffirme sa position de leader africain en matière de développement durable. Abdelatif Maazouz a souligné l’importance de renforcer la coopération Sud-Sud, notamment entre régions, pour mutualiser les expériences et accélérer la transition écologique.
Ce programme s’inscrit dans la continuité du Pacte national pour la mobilité durable à l’horizon 2035 et de la Stratégie nationale faible carbone 2030. Il reflète la volonté du Maroc de construire des territoires plus compétitifs, attractifs et résilients face aux défis climatiques.
Par ailleurs, le Royaume vient d’initier une nouvelle phase de sa transition énergétique verte, en lançant un mécanisme national dédié à la mobilité durable. Cette initiative est d’autant plus nécessaire que le secteur des transports représente 38% de la consommation énergétique nationale, dépendant à 98% des énergies fossiles, et génère près de 30% des émissions de dioxyde de carbone du pays.
Ce dispositif n’est pas pensé uniquement sous l’angle technologique. Il intègre également des considérations sociales et environnementales, a-t-on lu dans Al Ahdath Al Maghribia. Un observatoire national de la mobilité durable verra le jour, équipé d’outils technologiques avancés tels que l’intelligence artificielle et les images satellitaires pour analyser les données en temps réel. La ville de Rabat servira de laboratoire expérimental pour ce projet pilote avant son déploiement dans d’autres grands centres urbains.
L’objectif est de réduire progressivement les émissions carbones, d’encourager l’intermodalité entre tramway, bus, train, marche, vélo et de nouveaux modes de déplacement, le tout appuyé par des solutions numériques innovantes. Une stratégie globale qui confirme l’engagement du Maroc à bâtir un futur plus vert, où la mobilité durable devient un levier essentiel du développement.








