Jour après jour, les inquiétudes sur l’actuelle campagne agricole deviennent plus alarmantes. Le déficit de pluviométrie que connaît le royaume présage des temps durs pour le secteur agricole. Et dans certaines régions, la crise est déjà bien installée.
Dans son édition du vendredi 28 janvier, Assabah part à Doukkala, une partie du royaume qui dépend fortement des performances de son secteur agricole. Plus encore, c’est tout le pays qui est alimenté par ses produits, qu’il s’agisse de céréales, viandes rouges ou du lait. Toutes ces filières traversent malheureusement une période délicate à cause de la sécheresse.
Comme l’explique le journal, toute la région n’a jusque-là eu droit qu’à 40 mm de précipitations depuis le début de la saison agricole, alors qu’à la même période de l’année dernière, on en comptabilise déjà 100 mm. Cette baisse est particulièrement problématique puisque le secteur agricole local s’appuie fortement sur l’abondance des précipitations durant les premiers mois de la saison, ce qui n’est pas le cas cette année.
De plus, les réserves en eau au niveau du complexe Al Massira-El Hansali qui alimentent généralement les cultures irriguées semblent être au plus bas, n’assurant plus une fourniture suffisante. Sans oublier que dans des situations pareilles, ajoute le journal, les réserves de ce complexe sont plus orientées vers l’alimentation en eau potable de la population, ce qui prive le secteur agricole de leur dernier espoir d’accéder à cette ressource vitale.
C’est dire tout ce que vivent les agriculteurs de la région de Doukkala qui, en plus des problèmes découlant de la sécheresse, doivent faire face à une flambée vertigineuse des prix de l’alimentation du bétail. Selon Assabah, plusieurs produits ont connu des hausses atteignant, dans certains cas, cinq fois le prix habituel.
Ceci ne laisse guère le choix aux éleveurs qui semblent chercher à se débarrasser de leurs bêtes, quitte à brader fortement les prix. C’est ainsi qu’Assabah fait état d’une baisse allant jusqu’à 50% pour les ovins, tandis que les ânes, véritables compagnons de travail des agriculteurs, se vendent désormais à 100 dirhams, au lieu de 3.000 dirhams en temps normal.
La crise est donc bien installée dans la région et à moins d’une clémence du ciel durant les prochaines semaines, la saison s’annonce terrible pour le secteur agricole à Doukkala… et même ailleurs.