La révélation a produit l’effet d’une bombe. Pas moins de 11. 599 actes pédophiles ont été perpétrés au Maroc sur une période de cinq ans (2007 à 2012), révèle une étude réalisée par l’Unicef, en collaboration avec le Conseil national des droits de l’enfant et l’Association de lutte contre la pédophilie, Aman. Selon cette étude, présentée vendredi et rapportée par Akhbar Al Yaoum dans son édition weekend du 20 au 21 décembre, 70% des victimes d’agressions sexuelles seraient des filles (8129), alors que les garçons représentent un taux de 30% (3470).
En ce qui concerne l’âge des victimes d’actes de pédophilie, il s’avère, selon les statistiques livrées par la Sûreté nationale, que la catégorie la plus touchée se situe entre 15 et 18 ans, suivie de la tranche d’âge allant de 12 à 15 ans, laquelle aurait enregistré depuis 2010 une hausse d’agressions sexuelles.
S’agissant de la cartographie des actes de pédophilie, l’étude, qui a été supervisée par un comité constitué de représentants des ministères de la Justice et de la Santé, dévoile que la ville de Meknès a connu en 2011 le plus grand nombre d’agressions (270), talonnée par Fès (219), Agadir (194), Kénitra (192) et Marrakech (190). Mais en 2012, c’est Marrakech qui est arrivée en tête avec 258 victimes, suivie de Rabat (204), puis Meknès (143).86% des agresseurs sont des adultesDes données recueillies par le ministère de la Justice, sur la période 2012, révèlent que les agressions sont généralement perpétrées par des adultes (86%), alors que 12% sont commis par des mineurs, rapporte Akhbar Al Yaoum, en ajoutant que, dans la plupart des cas, « il n’existe aucun lien de parenté entre l’agresseur et l’agressé, à l’exception de quelques cas où seraient compromis un père ou un frère.
Pour ce qui est des lieux où les agressions sont perpétrées, la rue arrive en tête (67%), la famille (16%), les établissements scolaires (8%), les lieux publics (7,5%), et même dans les centres de protection des enfants (0,5%).
Evoquant l’exploitation sexuelle dans le secteur du tourisme et des voyages, l’étude relève que, sur 1800 établissements hôteliers, 10 en auraient connu des cas similaires. Mais voilà, il existe des résidences touristiques qui ne sont soumises à aucun contrôle tels les gîtes et les ryads, sachant bien que Marrakech compte à elle seule pas moins de 600 lieux d’hébergement non classés, allant des maisons d’hôtes aux hôtels. Ce qui signifie que le nombre des victimes pourrait bien être supérieur à celui de 11.599. Effarant !