Douze témoins, dont une femme. Le compte est bon et c’est une révoltion. La femme devient ainsi l’égale de l’homme en termes de droit. Le dernier bastion qu’elle vient de franchir est le fameux «Lafif adli», soit les édits établis par les Adouls sur la base d’un témoignage collectif. En effet, d’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui rapporte l’information dans son numéro du lundi 9 janvier, le témoignage d’une femme compte dorénavant autant que celui d’un homme.
Jusque-là, et dans ce genre de procédures et documents, le témoignage d’un homme valait celui de deux femmes. En réalité, explique le quotidien, c'est à une revendication de longue date du milieu professionnel que vient d’accéder le ministère de la Justice. Et ce, dans le cadre de l'élaboration du nouveau projet de loi portant organisation de la profession des Adouls.
Le ministère ne fait que régulariser une situation qui s’impose de fait. Depuis que la profession des notaires traditionnels (Adouls) est ouverte aux femmes, ce genre de contradiction n’a plus lieu d’être. Cela relève, en effet, de l'aberration, note le quotidien, qu’une femme puisse devenir Adoul -et c’est déjà le cas de plusieurs centaines de Marocaines- et donc établir des actes dans lesquels le témoignage d’une de ses congénères ne vaut que la moitié de celui d’un homme.
Selon le quotidien, le Conseil supérieur des oulémas lui-même a cautionné cette révolution. C’est parce que, explique le quotidien, la plupart, sinon toutes les dispositions relatives à l’exercice de cette profession sont tirées et inspirées de la chariâa.
Cela dit, le projet de loi que le ministère de la Justice vient de finaliser, et dont la première mouture lui a valu une levée de boucliers au sein de la profession, apporte de nombreuses nouveautés. A commencer par l’intitulé de la profession, qui devient tout simplement «la profession des Adouls».
Le nouveau texte, qui fait désormais consensus, insiste également sur une plus grande ouverture de la profession aux femmes, ouverture actée depuis 2018. Les conditions de l’accès à la profession ont également été revues, entre autres nouveautés.