C’est une affaire qui remonte à début août, mais qui éclate à peine au grand jour. Elle constitue surtout un avertissement de ce qui risque de se passer en octobre prochain si la tension entre les contrôleurs aériens et la direction de l’Office national des aéroports (ONDA) ne s’apaise pas d’ici-là. Le 3 août dernier, dans un mouvement de protestation coordonné avec leur syndicat, les contrôleurs aériens opérant au niveau de l’aéroport Mohamed V de Casablanca ont failli empêcher le décollage et l’atterrissage de tous les avions. Il aura fallu une intervention urgente de la Directrice générale de l’ONDA pour éviter le pire.
C’est Al Akhbar qui rapporte les détails de cet incident dans son édition du mercredi 17 août. Le journal explique que les contrôleurs aériens avaient décidé de mettre à exécution leurs menaces en paralysant l’aéroport Mohamed V. Ces menaces avaient été annoncées le 18 juillet par leur syndicat, espérant faire pression sur la direction de l’ONDA afin de se soumettre à leur revendication.
Il aura finalement attendu cette journée du 3 août pour qu’ils obtiennent quelques concessions. Comme le rapporte le journal, quelques minutes après le début du mouvement, Habiba Laklalech, Directrice générale de l’ONDA, s’est mobilisée personnellement afin d’y mettre un terme. Un accord aurait alors été conclu avec les contrôleurs aériens, leur promettant l’acceptation de certaines de leurs revendications. Selon la même source, la direction de l’office aura désormais jusqu’au 3 octobre prochain pour mettre à exécution ses engagements, faute de quoi les contrôleurs risquent de relancer leur mouvement.
En fait, Al Akhbar explique que la principale raison qui motive la grogne des contrôleurs aériens et le refus par la direction de l’ONDA d’appliquer un accord conclu en 2019 actant l’octroi d’une prime. S’attendant à ce que cette décision ait des répercussions, la DG de l’ONDA avait anticipé le mouvement de protestation en sommant, dans un écrit, l’ensemble des responsables du contrôle aérien –y compris ceux qui étaient en congé- de se mobiliser au niveau des tours de contrôle pour éviter toute paralysie du trafic aérien. Cette anticipation n’a finalement pas évité de sauver la situation et il aura fallu que la direction de l’ONDA accepte les revendications des contrôleurs afin d’éviter le pire.
Selon Al Akhbar, l’octroi de la fameuse prime, avec effet rétroactif, a été promis aux contrôleurs dans le cadre d’un nouvel accord signé le jour du mouvement de protestation. Ces derniers donnent désormais à leur direction un délai de deux mois pour exécuter cet engagement, à défaut, il faudrait s’attendre à une nouvelle protestation d’ampleur.